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Critique de kade_read


Voilà bien longtemps que j'avais envie de lire cette autobiographie. Très attirée par les us et coutumes japonais, je ne fus pas déçue. Mineko nous aide à faire la différence entre geisha et courtisane. Trop souvent, les deux notions se mélangent jetant le discrédit sur cette profession artistique. Une geisha n'est pas une femme de petite vertu, bien au contraire. Elle est une dame de compagnie qui égaye les soirées d'hommes, de femmes ou de familles. Jamais elle ne dévoile un brin de sa peau à ses clients. L'okiya, là où vivent les geiko, ne reçoivent pas d'hommes puisqu'il ne s'agit aucunement d'une maison de plaisirs. Il est important de faire la distinction entre ces deux métiers afin de ne pas les dénaturer.
Rapidement, on se rend compte que Mineko est une petite fille pleine de courage. Pour devenir ottotori, l'héritière légitime de la maison Iwazaki, elle a du renoncer à son prénom de naissance, Masako, ainsi qu'à sa famille de naissance. Elle se fera adopter par une onesan, autrement dit « une grande-soeur » qui prendra le rôle de sa mère. Faisant preuve d'un grand courage, Mineko explique son choix de quitter ses parents par le fait qu'elle aime la danse. Mais, on comprend rapidement que du haut de ses cinq ans, elle ne souhaitait que faire taire les pressions qui s'opéraient sur ses parents qui refusaient de la céder à l'okiya.
Mineko a toujours été très réservée, à la limite de la misanthropie. Son choix de vie l'a toujours poussé à se faire violence afin de mettre au second plan ses propres aspirations et être la meilleure dans son domaine. Mais même dans le raffinement du savoir-vivre japonais, les jalousies évoluent. Si bien que Mineko va être victime d'harcèlement de la part de ses semblables. Mais fidèle à son propre caractère, elle persévéra et finit par apprendre à manipuler les femmes afin de les rallier à sa cause. Sa célébrité lui valut également de nombreux problèmes avec les hommes qui se pensaient dans le droit de la toucher à leur guise. Mais, ils ne se doutaient pas d'avoir affaire à une femme pleine de caractère prête à user de la violence pour se défendre.
Malgré la peinture qu'a fait Mineko de sa famille de naissance, elle nous apparaît malgré tout comme peu aimante. Non pas envers elle, mais envers tous ses autres frères et soeurs. Malgré l'échec de la vie professionnelle du père, ils décidèrent de fonder une famille nombreuse … Puis, il les céda à des okiya contre de l'argent. le comportement de Yaeko, leur fille aînée, devient rapidement compréhensible. Sa colère et sa rancoeur ne sont que le résultat de leur choix passé. Elle s'est sentie abandonnée et rejetée par ses parents alors que sa benjamine était protégée et choyée. En réalité, on a plus de difficultés à comprendre Mineko qui n'éprouve aucune colère envers ces parents qui l'ont privé de la présence de ses aînés à ses côtés.
Maman Masako, qui paraissait n'être qu'une vieille sorcière à Mineko, se révéla être une alliée de taille. Elle jouait le rôle de sa mère adoptive et devint rapidement une vraie mère pour la petite fille. Leur relation est très touchante. On adore Maman Masako, qui est d'une douceur sans nom pour cette enfant.
Mineko nous fait découvrir tous les rites du métier de geisha et c'est très plaisant. Bien que parfois, on doute de la véracité des faits. Surtout concernant les souvenirs très précis de Mineko, à l'âge de cinq ans. Généralement, ce genre de souvenirs réapparaissent de façon épisodiques et non détaillés. Malgré tout, on apprécie cette oeuvre qui nous fait découvrir un pan des coutumes japonaises.
Mineko se révèle, à mes yeux, être une femme puissante dotée du savoir-vivre japonais. Un savoir-vivre en perdition, hélas. On ne peut que l'admirer pour son courage à toutes épreuves.
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