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Critique de lecassin


La quête d'identité… Un thème récurrent chez JMG le Clézio ; voir « Désert », et même « Angoli Mata »…
Le « poisson d'or » dont il est question ici, c'est la jeune Laîla, enlevée alors qu'elle avait six ans pour être vendue à Lalla Asma, qui deviendra sa protectrice en même temps que sa geôlière. Celle-ci décédera huit ans plus tard ; et pour Laïla, les portes de la maison s'ouvrent sur la vie.
« Quem vel ximimati in ti teucucuitla michin.
Oh, poisson, petit poisson d'or, prends bien garde à toi ! Car il y a tant de lassos et de filets tendus pour toi dans ce monde. »
Débute alors pour Laïla, ce qu'il faut bien appeler un parcours initiatique. D'abord à la recherche de son identité : vient-elle vraiment du Soudan ? Ensuite, elle partira à la recherche de qui elle est : ballotée entre maison close, squats, hôpitaux, elle atteindra Paris et sa banlieue… Elle apprendra néanmoins la philosophie et la musique, avant de retourner au Maroc, à la recherche, encore et toujours, de ses origines… Un retour aux sources, en quelque sorte pour celle qui a probablement été volée pour une sombre vengeance liée à l'eau, un comble ! Trouvera-t-elle ? Se trouvera-t-elle ?
Ce « Poisson d'or » n'est pas mon roman préféré de le Clézio : trop de situations me rappellent « Désert », paru plus de quinze ans plus tôt, et tellement apprécié. Reste que la prose simplement « évidente » de le Clézio m'enchante :
« Je n'ai pas besoin d'aller plus loin. Maintenant je sais que je suis arrivée au bout de mon voyage. C'est ici, nulle part ailleurs. La rue blanche comme le sel, les murs immobiles, le cri du corbeau. C'est ici que j'ai été volée il y a quinze ans, il y a une éternité, par quelqu'un du clan Khriouiga, un ennemi de mon clan Hilal, pour une histoire d'eau, une histoire de puits, une vengeance. Quand tu touches la mer, tu touches l'autre rivage. Ici, en posant ma main sur la poussière du désert, je touche la terre où je suis née, je touche la main de ma mère. »
C'est beau !
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