Falling, tome 4 : Lacey

Voilà pourquoi j’aime cette femme ! Pourquoi je passerai le restant de mes jours à la chérir. Elle est la perfection incarnée. Et elle est à moi. C’est pour elle que je suis sur cette Terre. Elle est tout simplement ma raison de vivre.

L’humain est comme ça, à toujours vouloir prendre la défense de l’être cher. Et peu importe que la personne soit nuisible ou le mal qu’elle peut vous faire. Une fois que vous aimez quelqu’un, c’est compliqué de le voir tel qu’il est. Enfin non, pas exactement. Ce qui est compliqué, c’est d’accepter la vérité. C’est tellement plus facile de lui trouver des excuses.

Dans la vie, vous avez beau vouloir de toutes vos forces que quelque chose soit vrai, ça ne marche pas comme ça. Vous pouvez faire ce que vous voulez, prier très fort, jeter des sorts ou je ne sais quoi encore pour qu’une personne vous aime, vous n’arriverez à rien.

Ce n’est pas mon genre d’espionner, de me cacher dans le but de piéger un garçon, de chercher à le prendre en flagrant délit de mensonge. Je ne suis pas une de ces filles toujours obsédées par un homme. Aucun n’a jamais eu la même emprise qu’Henry sur moi. Aucun homme ne m’a jamais rendue folle à ce point. Impossible de penser à autre chose.
Je me demande s’il voit d’autres filles, s’il en désire beaucoup, combien il a eu de conquêtes. Combien il en préfère à moi. Je déteste penser à lui comme ça, en permanence, quand lui ne pense sans doute jamais à moi. Je me déteste de vouloir qu’il pense à moi autant que je pense à lui. Je voudrais occuper toutes ses pensées, mais je ne me fais pas d’illusions.

Tout ce que j’attends de la vie, c’est l’amour, le vrai. Je veux être aimée. C’est mon but. L’accomplissement ultime. Le seul vrai don que la vie peut faire, à mes yeux. Petite fille déjà, je savais que l’amour était tout ce à quoi j’aspirais.

Peut-être que je me sens rabaissée par la façon qu’il a eue de me laisser si vite pour aller se doucher. Comme s’il avait besoin de purifier son corps de toute trace de moi. Ça fait mal. Et j’ai peur maintenant. Je me sens sale, vulgaire. Facile. Oui, je me sens comme une fille facile. Il ne m’a murmuré aucun mot d’amour. Pas la moindre déclaration d’affection. C’était juste un acte sexuel. Rien de plus. Rien d’exceptionnel. Oui, ça fait mal. Bien plus que ce que j’imaginais. Je le savais pourtant. Je ne devais pas m’attendre à des mots doux de sa part. Et même s’il me les avait susurrés, je n’y aurais pas cru. De toute façon, qu’aurait-il pu me dire ?

Je suis juste une fille, pour lui. Une fille de passage, pas la fille de sa vie. J’essaie de ne pas trop y penser. Ça fait trop mal. Si je commence à y réfléchir, je vais pleurer. Et après, je serai inconsolable. Jusqu’à ce que je réalise avoir commis une erreur rien qu’en envisageant sa proposition. Être avec lui, accepter cet arrangement… Tout ça n’est peut-être pas dans mon intérêt. Il n’est pas mon type d’homme. J’ai besoin de quelqu’un en qui je peux avoir confiance. Dont je serais amoureuse et qui m’aimerait en retour, capable de me rendre heureuse. Henry ne me donnera jamais cette grande et belle famille que j’ai toujours rêvé d’avoir. Je ne sais même pas pourquoi je me laisse aller à espérer que les choses pourraient être différentes. Ce ne sera pas le cas.

Si j’étais vraiment si exceptionnelle, il voudrait plus. Il tomberait amoureux de moi. Sauf que la seule chose qui l’intéresse, c’est de coucher avec moi. Et franchement, il n’y a rien d’exceptionnel à cela. Ça ne fait pas de moi une femme à part. On n’est pas du tout dans le romantisme, la rencontre de deux âmes sœurs. Il ne s’agit que de désir, d’attirance. Il veut mon corps, point barre. Je m’éloigne d’un pas, ressentant le besoin de prendre du recul. D’être seule pour réfléchir à la suite à donner – ou pas – à sa proposition. Impossible de prendre une décision en étant près de lui. Il est trop sexy, trop mystérieux. Face à lui, je n’ai qu’une envie : m’abandonner et oublier tout le reste.

Trop beau, trop moqueur, trop riche, trop source de problèmes. Capable de faire voler votre cœur en éclats en un quart de seconde, sans la moindre hésitation. Le genre qu’il faut éviter à tout prix. Mais impossible de résister à cette espèce de magnétisme animal qui me porte vers lui chaque fois que je le vois.

J’ai envie de lui dire qu’il est l’homme le plus beau avec qui j’ai jamais envisagé de faire l’amour, mais pas question. Je ne veux pas passer pour une idiote. Je suis déjà en train de faire des choses qui ne me ressemblent pas. Je dois rester vigilante. Ne pas oublier que je suis dans une position compliquée. Et que je vais peut-être au-devant de graves ennuis. Alors non, je ne vais rien lui dire. Il s’agit juste de prendre du plaisir et, peut-être, de trouver de l’inspiration pour mon roman.