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Critique de Peteplume


C'est un livre d'histoire, celle, comme le dit le titre, des grands-parents que l'auteur n'a pas connus, mais qu'il a eus cependant car, même s'ils ont disparus avec tant d'autres dans les camps d'extermination nazis, ils ont existé et ils déterminent inexorablement le destin de leurs descendants, des leurs enfants, de leurs petits-enfants et sans doute aussi des générations suivantes. Ce livre remplit de façon exemplaire le devoir de mémoire que nous avons tous dans la façon, peut-être pas objective (peut-on l'être?) mais honnête, dont Ivan Jablonka a mené son enquête pour reconstituer les bribes d'information, les vestiges que le nazisme n'a pas réussi à complètement anéantir. Le début du livre m'a paru difficile : beaucoup d'acronymes, de notes en fin de livre auxquelles je pensais qu'il était important de me référer, une écriture que j'ai trouvé plutôt brouillonne... En somme, c'est la partie qui se passe dans le shtetl polonais qui m'a paru laborieuse; mais dès l'immigration et l'installation à Paris de Matès et Idesa, dès que j'ai été en territoire connu (non seulement sa géographie, mais aussi l'Histoire et quand j'ai apprivoisé la technique narrative de l'auteur), la lecture de ce livre m'est devenu addictive et je n'ai eu de cesse que de découvrir le fin mot de cette histoire tragique.
Il est étonnant de constater que le père de l'auteur n'a pas voulu tout savoir, en ne rencontrant pas par exemple les personnes qui avaient connu son père au camp (mais peut -être pas tant que ça de la part d'une personne qui a vécu en bas âge le traumatisme de la séparation d'avec ses parents et la condition d'orphelin juif au sortir de la guerre); frappant tout de même de voir que c'est seulement poussé par son fils qu'il a mené la recherche de concert avec lui.
Tout est intéressant dans ce livre qui apporte un éclairage sur la condition d'immigré clandestin en France et, aussi, sur les choix politiques difficiles des pays d'accueil, la France en l'occurrence, sur le sentiment de culpabilité sans doute encore vivace aujourd'hui de n'avoir su intégrer ceux qui fuyaient les persécutions pour délit d'appartenance à un groupe ethnique ou religieux, pour délit d'opinion, ceux qui fuyaient simplement la guerre...
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