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Critique de Sachenka


Les aventures de Blake et Mortimer constituaient un souvenir de jeunesse plutôt flou. Il me semblait les avoir aimées. En y replongeant avec un regard d'adulte, elles ne me plaisent plus autant. Certains éléments ont mal vieilli, comme ces « méchants Asiatiques » qui tentent de conquérir le monde dans la violence. J'ai eu des horribles flashbacks du « péril jaune » de ma lecture des aventures de Fu Manchu. Néanmoins, on y trouve tout ce qui peut plaire à un jeune garçon. Et à une jeune fille, peut-être. C'est-à-dire des héros presque invincibles, une mission importante et de l'action. Beaucoup d'action, avec des rebondissements nombreux qui tiennent en haleine. Évidemment, je ne suis pas un lecteur de la première heure, un vieux nostalgique. J'ai cru comprendre qu'Edgar P. Jacobs, avec cette série, a quelque peu révolutionné le genre en proposant une intrigue plus sombre et lourde de conséquences que les habituelles bandes dessinées épisodiques davantage tourné vers l'humour.

Dans ce premier tome de la série (ou, plutôt, les trois premiers, réunis version intégrale), le pilote Francis Blake et le professeur Philip Mortimer doivent sauver le monde, rien de moins. En effet, une nation ennemie (ou une union de nations ennemies, il me semble que le Japon et la Chine se soient unis dans cet univers dystopique) de mettre la main sur les plans d'une invention supposément secrète, d'un avion ultra-performant. Tellement puissant qu'une flotte de ces appareils pourrait changer le cours de la guerre. Bon, ça a un peu mal vieilli. C'est ce qui arrive souvent avec les dystopies quand, quelques années plus tard, elles ne se sont pas réalisées et que les avancées technologiques et sociales ne sont pas au rendez-vous. Ou que le futur ne se ressemble pas. Je ne crains pas (encore) l'état totalitaire de 1984 et j'attends toujours les planches volantes de Retour vers le futur. Incidemment, quand je relis ces livres ou que j'écoute à nouveau ces films, c'est maintenant avec un sourire en coin.

Côté dessin, là aussi, légère déception. Quelque chose dans leur style me rappelle beaucoup les comic books américains, avec ces personnages aux traits carrés, anguleux. Ça manque un peu de finesse. Mais bon, c'était comme ça à l'époque. Étrangement, les couleurs quelque peu monochromes ne m'ont pas dérangé. Toutes ces teintes de beige (allant de jaune à brun) qui prédominaient étaient tout à fait à appropriées compte tenu des paysages exotiques dans lesquels se déroulait l'action. Ce dépaysement dessiné avec beaucoup de réalisme m'a plu. Ces déserts ‘Arabie et d'Asie centrale, avec de vieilles cités à moitié ensevelies, ces ziggourats, ces villas aux frontières de l'Inde, les Himalayas enneigées, etc. À une époque où voyager là-bas était impossible et où l'internet était encore une nouveauté, Blake et Mortimer m'ont ouvert le monde.
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