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Critique de Lewellyna


Comme j'ai lu tous les livres traduits de Brenda Jagger, je mesure la qualité de son oeuvre, parfois inégale malheureusement.

Les Chemins de Maison Haute est le premier livre d'une trilogie, dans le plus pur style Jagger, à savoir que chaque héroïne de ce triptyque (l'histoire dans son ensemble se déroule sur 3 générations) a un caractère qui ne ressemble en rien à la précédente, bien que faisant partie d'une même famille. L'auteur explore toutes les facettes permises à une femme pas encore libérée de vivre sa vie et ses choix, dans un monde dominé par les hommes et leurs désirs, les mariages arrangés, les maternités précoces, le statut social, ... Et parfois à l'encontre des bonnes moeurs de l'époque (amants, séparations maritales, maîtresses, etc) ce qui ne se vit pas sans encombre.
Chaque livre se lit à la première personne, ce qui rend chaque tome unique, parce que les narratrices sont différentes.

L'héroïne de ce 1er tome, Virginie, est au début passive, endormie, elle est jeune, mais c'est un trait de caractère qui ne la rend pas agaçante, parce qu'elle est intelligente et a bien conscience qu'on se sert d'elle.
Elle est la spectatrice d'une nouvelle ère, industrielle, et l'auteur nous replonge avec beaucoup de réalisme dans cette Angleterre du 19ème, avec ses moeurs compliquées sur fond social en révolte. Où les disparités sociales se font encore plus flagrantes, avec une bourgeoisie émergente de plus en plus riche et méprisante envers les ouvriers et/ou tout ce qui ne leur correspond pas (tout statut social inférieur), tandis que eux mêmes sont exécrés par la noblesse qui les trouve vulgaires et arrivistes.
Sans récapituler l'histoire, Virginie va grandir, se confronter à un monde dont elle était protégée jusqu'alors, s'affirmer au delà du possible pour cette époque, et vivre enfin sa vie comme elle l'entend.

Et c'est sans doute ça que j'aime avec Jagger, dans ses meilleurs romans, elle s'inspire souvent de Dickens, on s'intéresse autant aux riches qu'aux modestes, avec en plus une trame amoureuse écorchée, parce que rien n'est jamais simple, et que les héroïnes doivent souffrir encore pour connaître peut être ce qui pourrait s'approcher du bonheur, enfin! Elle fait revivre avec réalisme la vie dans une Angleterre victorienne qui n'en finit plus d'étouffer.
N'oublions pas, on est pas dans une fable sociale mais dans un roman d'amour victorien bien raconté au 20ème siècle (le roman a été écrit en 1980)...
J'ai aimé les 3 tomes, avec une préférence pour le dernier, question d'héroïne :)
Bonne lecture!
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