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Critique de Clelie22


Chère Chantal Jagu,

J'ai reçu votre livre dans le cadre d'une opération Masse Critique organisée par Babelio. J'aurais beaucoup aimé pouvoir écrire une critique qui vous fasse un peu de pub car vous n'êtes pas un auteur connu mais, malheureusement, je dois reconnaître que je n'ai pas trop apprécié ma lecture. Je me permets de vous adresser cette critique car j'imagine que vous devez être à l'affut de tout ce qui s'écrit sur le web à propos de vos oeuvres et cela me permettra peut-être de l'écrire avec plus de tact.

Ce qui m'a principalement gênée, ce sont les maladresses stylistiques, à commencer par de trop nombreuses fautes de conjugaison qu'une simple relecture aurait pu éradiquer. Par exemple : "nous mangèrent" ou "mon journal ne verrait pas ses pages se couvrirent" (une erreur que j'ai vue au moins deux fois) et j'ai aussi remarqué plusieurs fois des erreurs du genre "je m'assis et mangea". J'ai aussi repéré une fois où le prénom d'Emma était employé à la place de celui d'Anna et un brusque passage à la première personne dans le chapitre 1 qui est à la troisième, normalement. Cela peut arriver mais la multiplication de ce genre de fautes m'a gênée dans ma lecture. Je m'étonne que votre éditeur ait laissé passé des erreurs aussi visibles et je ne peux que vous encourager à faire relire vos futurs manuscrits plus minutieusement. Cette relecture pourrait aussi vous permettre d'éviter de répéter trop de fois la même idée (par exemple le fait que le commandant von Streider écoute la musique qu'il affectionne tant) ou même de répéter un élément qui a déjà été indiqué quelques lignes plutôt (par exemple, l'engagement de Jacques dans la Résistance).

Pour moi, le style d'écriture est vraiment important et c'est pourquoi j'ai eu du mal à m'intéresser vraiment à votre histoire. A mon avis, vous gagneriez à travailler davantage votre style. Raconter une histoire, c'est bien, mais c'est la façon de la raconter qui la rend touchante, qui donne vie aux personnages et les rend vivants pour le lecteur. Pour moi, une des clés, c'est de se mettre vraiment à la place des personnages, de se dire : comment, avec le caractère de ce personnage, je réagirai dans cette situation ? Vous pourriez aussi essayer d'utiliser le moins possible le verbe "être" dans les passages narratifs car cela produit des phrases très plates. J'ai aussi trouvé maladroites des expressions comme "cela serait" au lieu de "ce serait" et "ô combien" au lieu de "combien" tout simplement .

De même, vous auriez eu avantage, je crois, à développer certains éléments de l'intrigue et à traiter plus finement certains autres. Pour ceux qui auraient eu besoin d'être développés, je pense à l'origine de l'histoire d'amour entre Hans et Anna. Pour vous, leurs pères étaient amis, bien qu'ils aient fait la guerre dans des camps opposés, et ils avaient décidé que leurs enfants se marieraient. Ils ont eu de la chance que ceux-ci entrent dans leurs vues ! Mais je pense que vous auriez pu tout simplement préciser qu'à force de se côtoyer, les jeunes gens s'étaient plus et aimés, malgré les préjugés, l'ombre de la Grande guerre, le qu'en dira-t-on. Sans rajouter trois chapitres, vous pouviez étoffer un peu cette histoire pour nous donner envie d'y croire et avoir le coeur serré en même temps qu'Anna lorsqu'elle est séparée de son bien-aimé. de même, j'aurais aimé que la mort de Gabrielle soit plus développée, plus émouvante. C'est expédié en deux lignes et on n'a même pas le temps de verser une larmichette. Quant aux éléments à traiter plus finement, je pense en particulier au commandant von Streider. Il me semble que cet officier musicien méritait plus de subtilité dans la façon de le présenter et de présenter ses sentiments pour Anna.
Il y a aussi quelques incohérences auxquelles vous devriez faire attention. Par exemple, Anna dit que son père et elle utilisent l'expression "tourner les pommes" pour signifier qu'ils vont voir les réfugiés qu'ils cachent et, pourtant, dans le même passage, ils parlent ouvertement de ceux qu'ils cachent, en présence de Gabrielle.

Enfin, tout cela, ce n'est que mon avis. J'avoue que, quand je lis un livre, je ne peux m'empêcher de m'imaginer comment je l'aurais écrit ! Je voudrais quand même terminer sur un point positif : j'ai appris des choses dans votre livre, par exemple sur la construction du Mur de l'Atlantique. On sent que vous vous êtes bien documentée et votre peinture de cette époque parait rigoureuse et historiquement correcte (pour autant que je puisse en juger). J'ai bien aimé le petit détail des bouchons utilisés à la place des chambres à air de vélo.

J'espère que mes remarques ne vous auront pas blessée et vous donneront envie de vous améliorer et de nous proposer d'autres histoires aussi bien documentées mais mieux écrites.

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