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EAN : 9782355933172
230 pages
Pascal Galodé Editions (21/10/2014)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Anna Kerlistl, 20 ans, vit à Kerlistl en compagnie de son père Joseph, ancien poilu, et de leur ami Georges. Elle doit épouser Hans Schmitt le 20 juin 1940 dans son village de Pengouet. La date de cette cérémonie est prévue depuis longtemps mais la guerre éclate et les fiancés sont séparés, sans nouvelle l'un de l'autre. Avec l'arrivée de l'armée allemande en Pays Bigouden le 20 juin 1940 et l'installation du Commandant Von Streider au domaine, tous les espoirs d'An... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dès les premières pages, j'ai senti quel serait le plus gros défaut de ce roman et malheureusement, cet impression s'est confirmée par la suite : c'est fade. Que ce soit dans le récit ou dans les dialogues, rien n'a de relief, on ne sent rien des sentiments des personnages ou de l'impact des évènements. Il s'agit quand même d'un roman où se mêlent l'amour et la volonté de lutter contre l'oppression, et pourtant je n'ai rien ressenti du tout. J'ai toujours cru que s'engager dans la Résistance, c'était un acte impliquant un grand courage, un sens du sacrifice et un grand sens des responsabilités, hors ici, l'entrée en Résistance se fait comme si les personnages avaient décidé de cracher dans le café de l'allemand installé chez eux : ça vient en deux phrases de dialogue, sans prendre en compte les risques ou tout ce que ça implique. D'ailleurs, tout au long du roman, aucune angoisse concernant le fait d'être découvert ne se fera réellement ressentir : les allemands vivent dans les pièces voisines mais tout le monde va et vient sans problème et on discute autour d'un petit café des opérations de passage en zone libre dans la cuisine sans même se méfier de qui pourrait entendre et tout se décide en cinq minutes comme si c'était la chose la plus facile du monde.


Et puis au milieu de cette "Résistance", on ne parle pas de la guerre. On ne sait pas où en sont les différents évènements alors qu'il y a une radio dans la maison et qu'ils captent les messages codés. Donc pourquoi ne pas relier ce qui se passe au domaine avec ce qui se passe en France, voire même dans le monde, ce qui inscrirait vraiment les personnages dans le cours de la guerre... Il est aussi vaguement fait mention des gens qui souffrent matériellement du conflit (le rationnement par exemple) mais sans plus, comme si le fait que des amis ou des voisins soient en souffrance complète n'avait pas d'intérêt pour l'histoire alors que c'est aussi important que le reste.


Il en résulte de tout ça qu'on ne s'inquiète jamais vraiment pour les personnages, alors qu'ils sont en guerre et résistants avec des allemands qui vivent sous leur toit... Que ce soit pour Anna qui a involontairement séduit les mauvaises personnes, la petite Gabrielle qui cache un lourd secret mais qui n'est jamais vraiment inquiétée, Hans qui a disparu mais dont on se fiche un peu, le réseaux jamais vraiment mis en danger. Enfin pour ce dernier point, je ne fais que supposer car à part nous dire "ils sont cachés" et "c'est bon, c'est réglé", on ne sait rien de comment ça se passe. C'est certainement dû au fait que c'est Anna qui raconte et qu'elle n'a pas participé aux opérations mais on lui aura surement raconté et en ce qui concerne son rôle à elle, il n'est jamais vraiment détaillé non plus. Et puis, comme c'est Anna qui nous raconte, on devrait s'inquiéter pour son grand amour autant qu'elle. Mais non... Parce que la seule chose qu'elle dit, c'est "Je m'inquiète pour Hans" plusieurs fois sur plusieurs pages mais sans jamais développer. Alors on se demande : mais jusqu'à quel point est-elle inquiète ? Comment ça se manifeste ? Est ce que ça risque de se voir ? Tout ça n'est jamais détaillé, tout comme le reste d'ailleurs. Donc tout ce qui est de l'ordre du sentiment passe complètement à la trappe.


Et il y a les allemands. Je vous passe les clichés sur les noms parce que ça n'handicape pas la lecture mais pour le reste... Déjà dans ce livre, l'allemand est forcément un gros enfoiré, même aux yeux d'Anna qui nous explique qu'elle a dû lutter contre les préjugés quand elle s'est fiancé avec Hans. J'attendais donc d'elle qu'elle ne les juge pas aussi facilement. Surtout que le commandant qui s'installe chez eux au départ va changer de comportement de façon totalement inexpliqué et devenir "pas si méchant que ça en fait". Certes, si un allemand venait s'installer chez moi sans mon autorisation, je ne pourrais pas l'apprécier facilement, mais lui prêter des intentions immondes à cause de ça, c'est exagéré. Surtout quand le manoir est tellement grand qu'ils ne se croisent jamais... Je veux bien que ce soit un grand manoir mais il n'y a presque aucune interaction avec aucun allemand alors qu'ils sont partout. Et ça manque énormément dans le récit : déjà parce que ça aurait permis de développer les personnages (l'attitude de "défi" du père m'ayant plus fait rigoler qu'impressionner lors de l'arrivée du commandant) et aussi de créer du suspense.


Une chose aussi m'a beaucoup déçue et énervée, c'est que tout est présenté comme une évidence : l'allemand est forcément mauvais, il faut obligatoirement entrer dans la Résistance et ceux qui le font sont des héros. Alors oui, ils le sont, mais présenter la Résistance comme un mouvement auquel on est obligé d'adhérer, c'est, à mon sens, retirer à tous ceux qui l'ont fait leurs valeurs. Ce roman donne l'impression que c'était un choix évident et facile alors que je suis sure que ça n'avait rien d'aisé de se mettre en danger quotidiennement (surtout si on a une famille) et que ça impliquait de vivre dans une angoisse permanente. En ça, je trouve que le roman ne leur rend absolument pas hommage, pas plus qu'il ne rend hommage aux femmes qui ont participé à un niveau moins important mais essentiel tout de même. Anna est pour moi un personnage complètement fade qui, certes, prend parfois quelques risques mais qui ne communiquent absolument pas de valeurs.


J'en viens au dernier défaut de ce roman : les erreurs. Certaines phrases sont répétées, Anna vouvoie ou tutoie son père selon les moments et certains passages sont assez confus. Ce sont des erreurs qui auraient dû être corrigées lors d'une relecture mais sinon, ce n'est pas trop mal écrit. Et je ne vous parlerais pas des clichés qui jalonnent le roman car ce serait vous spoiler.


Je suis assez dure avec ce roman mais c'est lié au sujet qu'il aborde. Quand on parle d'une histoire d'amour et de Résistance, on ne peut pas faire sans communiquer d'émotions au lecteur (sinon, autant faire un documentaire). Et ici, c'est tellement fade et ça rend si peu hommage aux gens qui se sont sacrifiés pour leurs valeurs que je ne peux pas dire que ce n'est pas grave. Anna n'a rien d'une héroïne de l'ombre sinon peut être par les actes, mais ça ne suffit pas : ces personnes étaient des êtres entiers, pas des "sans âmes" qui jouaient des rôles sans comprendre ce que ça impliquait et sans que ça se ressente dans ce qu'ils sont.
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Chère Chantal Jagu,

J'ai reçu votre livre dans le cadre d'une opération Masse Critique organisée par Babelio. J'aurais beaucoup aimé pouvoir écrire une critique qui vous fasse un peu de pub car vous n'êtes pas un auteur connu mais, malheureusement, je dois reconnaître que je n'ai pas trop apprécié ma lecture. Je me permets de vous adresser cette critique car j'imagine que vous devez être à l'affut de tout ce qui s'écrit sur le web à propos de vos oeuvres et cela me permettra peut-être de l'écrire avec plus de tact.

Ce qui m'a principalement gênée, ce sont les maladresses stylistiques, à commencer par de trop nombreuses fautes de conjugaison qu'une simple relecture aurait pu éradiquer. Par exemple : "nous mangèrent" ou "mon journal ne verrait pas ses pages se couvrirent" (une erreur que j'ai vue au moins deux fois) et j'ai aussi remarqué plusieurs fois des erreurs du genre "je m'assis et mangea". J'ai aussi repéré une fois où le prénom d'Emma était employé à la place de celui d'Anna et un brusque passage à la première personne dans le chapitre 1 qui est à la troisième, normalement. Cela peut arriver mais la multiplication de ce genre de fautes m'a gênée dans ma lecture. Je m'étonne que votre éditeur ait laissé passé des erreurs aussi visibles et je ne peux que vous encourager à faire relire vos futurs manuscrits plus minutieusement. Cette relecture pourrait aussi vous permettre d'éviter de répéter trop de fois la même idée (par exemple le fait que le commandant von Streider écoute la musique qu'il affectionne tant) ou même de répéter un élément qui a déjà été indiqué quelques lignes plutôt (par exemple, l'engagement de Jacques dans la Résistance).

Pour moi, le style d'écriture est vraiment important et c'est pourquoi j'ai eu du mal à m'intéresser vraiment à votre histoire. A mon avis, vous gagneriez à travailler davantage votre style. Raconter une histoire, c'est bien, mais c'est la façon de la raconter qui la rend touchante, qui donne vie aux personnages et les rend vivants pour le lecteur. Pour moi, une des clés, c'est de se mettre vraiment à la place des personnages, de se dire : comment, avec le caractère de ce personnage, je réagirai dans cette situation ? Vous pourriez aussi essayer d'utiliser le moins possible le verbe "être" dans les passages narratifs car cela produit des phrases très plates. J'ai aussi trouvé maladroites des expressions comme "cela serait" au lieu de "ce serait" et "ô combien" au lieu de "combien" tout simplement .

De même, vous auriez eu avantage, je crois, à développer certains éléments de l'intrigue et à traiter plus finement certains autres. Pour ceux qui auraient eu besoin d'être développés, je pense à l'origine de l'histoire d'amour entre Hans et Anna. Pour vous, leurs pères étaient amis, bien qu'ils aient fait la guerre dans des camps opposés, et ils avaient décidé que leurs enfants se marieraient. Ils ont eu de la chance que ceux-ci entrent dans leurs vues ! Mais je pense que vous auriez pu tout simplement préciser qu'à force de se côtoyer, les jeunes gens s'étaient plus et aimés, malgré les préjugés, l'ombre de la Grande guerre, le qu'en dira-t-on. Sans rajouter trois chapitres, vous pouviez étoffer un peu cette histoire pour nous donner envie d'y croire et avoir le coeur serré en même temps qu'Anna lorsqu'elle est séparée de son bien-aimé. de même, j'aurais aimé que la mort de Gabrielle soit plus développée, plus émouvante. C'est expédié en deux lignes et on n'a même pas le temps de verser une larmichette. Quant aux éléments à traiter plus finement, je pense en particulier au commandant von Streider. Il me semble que cet officier musicien méritait plus de subtilité dans la façon de le présenter et de présenter ses sentiments pour Anna.
Il y a aussi quelques incohérences auxquelles vous devriez faire attention. Par exemple, Anna dit que son père et elle utilisent l'expression "tourner les pommes" pour signifier qu'ils vont voir les réfugiés qu'ils cachent et, pourtant, dans le même passage, ils parlent ouvertement de ceux qu'ils cachent, en présence de Gabrielle.

Enfin, tout cela, ce n'est que mon avis. J'avoue que, quand je lis un livre, je ne peux m'empêcher de m'imaginer comment je l'aurais écrit ! Je voudrais quand même terminer sur un point positif : j'ai appris des choses dans votre livre, par exemple sur la construction du Mur de l'Atlantique. On sent que vous vous êtes bien documentée et votre peinture de cette époque parait rigoureuse et historiquement correcte (pour autant que je puisse en juger). J'ai bien aimé le petit détail des bouchons utilisés à la place des chambres à air de vélo.

J'espère que mes remarques ne vous auront pas blessée et vous donneront envie de vous améliorer et de nous proposer d'autres histoires aussi bien documentées mais mieux écrites.

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Quelques mots adressés à l'auteure et bien sûr à tous les lecteurs qui pourraient répondre à mes questions...
Irrésistiblement attirée vers tous les romans écrits sur cette période forte de l'histoire, j'ai acheté votre livre sans hésitation et les 2 gros pavés de critiques sur ce site ne m'ont pas arrêté, loin de là, car je les ai trouvés " trop chargés"....par des spécialistes de la critique. Certes, il y a des répétitions et quelques fautes... C'est un peu dommage ce manque de relecture, mais pour moi la chose essentielle lorsque je lis c'est avant tout ce qui passe dans mes veines et qui vibre dans mon cœur et ... oui ... ce roman m'a touché et je ne regrette en rien cette lecture intéressante et fort émouvante.
Peut-être pourrez-vous répondre à cette question : l'histoire de Kerlitz et de cette famille est- elle véridique ou pure fiction ? On sent bien la réalité des faits historiques sur Pen gouet et la région métamorphosée pour cette défense allemande mais les personnages ont - il tous existé ? Le titre que vous avez choisi semble être un hommage...: " Pour toi Anna " et vous l'avez admirablement bien rendu. Merci.
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