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Critique de AlbertYakou


Oh, que voilà une belle BD ! Epaisse, cartonnée, lourde, un bel objet qui donne confiance. On me l'a offerte à Noël et je ne le regrette pas, car j'ai découvert un homme hors du commun, un Dieu vivant, une étoile au firmament de la pensée, j'ai nommé Jean-Marc Jancovici.

Parlons d'abord de la forme. Un dessinateur (Blain) tombe en pamoison devant un sachant au-dessus de la mêlée. Dès le début de la BD, ledit dessinateur se présente comme un ignorant ne sachant rien (on se doit de reconnaître que c'est vrai), qui vient par bonheur de tomber sur l'homme providentiel. Il en fait un panégyrique qui défie l'entendement, digne des guides suprêmes de la Corée du Sud. Dessiné pleine page (page 6), Jancovici nous apparaît dans toute sa splendeur, avec toute une série de flèches pointant vers sa personne et le désignant ainsi : « Mec qui n'arrête jamais, énergie inépuisable », « Regard de vieux cowboy à qui on ne la fait pas », « Petit sourire narquois de gamin farceur, mais rire franc de bon vivant généreux », « Sportif de la mort », « Militant infatigable », « Adore faire des blagues et bousculer son auditoire », etc. Un tel culte de la personnalité pour démarrer une BD qui se veut une vulgarisation scientifique, de mémoire d'être humain, on n'avait jamais vu. On en reste sur le cul.

Bon, le décor est planté. Blain va jouer le candide et l'idiot utile toute la BD, posant des questions (parfois stupides) tandis que notre héros, le Clint Eastwood du carbone, va lui répondre avec son intelligence hors du commun, sa lucidité interstellaire et l'instruire de ses connaissances sans limite. le lecteur (moi, vous), c'est Blain, le crétin du village, qui boit les paroles de sa majesté Jancovici, le sage qui sait tout. Ainsi infantilisé dès le départ, mis en position d'infériorité, le lecteur n'a plus qu'à ingurgiter à plein tonneau les vérités de notre grand timonier, notre sauveur, notre phare dans la nuit, et à le suivre sans jamais s'interroger sur le fond du discours.

Le fond, justement, on y vient.

On commence pianissimo avec, il faut bien le dire, beaucoup de banalités. C'est très digressif, peu structuré, parfois hors sujet (mais quel est le sujet ? On y reviendra) avec des démonstrations justes ou évidentes, parfois intéressantes, parfois pertinentes, mêlées à toutes sortes d'approximations, de fausses corrélations ou des confusions causes/corrélations. Très fourre-tout tout ça, et on finit un peu par s'endormir. Mais il y a quand même une petite musique qui surnage dans sa description du monde. Page 57, notre maître commence une démonstration qu'il laisse en plan pour nous révéler page suivante une sorte de loi économique tirée de son chapeau et basée sur une vision du monde franchement erronée. Prenant le PIB aux USA en 1860, 1900, 1950 et 2000, il le divise par le nombre d'habitants à ces différentes époques pour nous montrer que la richesse de chaque individu a augmenté considérablement. Fichtre, Jancovici croit-il donc que les richesses sont réparties de manière égale entre tous les individus sur cette planète ? Il devrait apporter son petit calcul aux quarante millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté aux USA, il serait bien reçu…

Cette vision erronée du monde qui nie les inégalités de richesse (pourtant criantes) et leur injuste répartition va de pair avec une vision passéiste du progrès. Ainsi, le développement des technologies aurait apporté le bonheur à l'humanité et notre grand esprit l'explique avec une extraordinaire comparaison qui confine au délire. Ainsi, chaque Français vit comme s'il avait en permanence à disposition 200 esclaves, et en fait 600 en comptant les exportations. Sympa aussi comme comparaison pour les mecs qui peinent à boucler leur fin de mois, les familles qui s'entassent dans des HLM en comptant chaque sou dès la moitié du mois. Jancovici devrait leur offrir sa BD, ça leur mettrait surement du baume au coeur d'apprendre qu'ils possèdent en fait tant d'esclaves. Encore une fois, Jancovici nie les inégalités et refuse de voir qui profite vraiment de la gabegie d'énergie de nos sociétés. En fin de volume, il y revient en expliquant notre culpabilité partagée (tous coupables…) par la biologie. Notre striatum est responsable de tout. Nous cherchons notre plaisir, rien que notre plaisir, et maintenant on doit le payer (variante biologique de la vision religieuse du pêcheur qui doit expier ses fautes).

Tout est du même tonneau pour nous convaincre que nous sommes tous responsables au même titre de l'épuisement de la planète. L'incitation permanente à consommer et à acheter n'importe quoi, monsieur Jancovici n'en a jamais entendu parler. le responsable, c'est moi, c'est vous (quelle tristitude comme chantait Oldelaf), pas un système capitaliste insensé, basé sur le profit pour enrichir à l'infini un petit nombre et poussant chacun à gaspiller tant et plus, le tout catalysé par l'obsolescence programmée des produits. Car, déjà, si on produisait des choses solides qu'on puisse garder longtemps, très longtemps, on économiserait beaucoup, mais vraiment beaucoup d'énergie.

Face au constat d'une planète qu'on presse comme un citron et dont on est en train de tirer les derniers jus, constat que Jancovici nous invite à partager (ça tombe bien, le lecteur était déjà d'accord avec lui avant d'ouvrir la BD…), on commence à aborder les différentes énergies dont nous disposons. Là aussi, nous pourrons tomber d'accord avec notre grand professeur quand avec un courage implacable (qu'il est fort…) il va démontrer à quel point le charbon et le pétrole nous conduisent au désastre.

Ensuite, après un couplet de quelques pages sur le climat où on s'ennuie ferme parce qu'on n'apprend rien, on passe ENFIN aux choses sérieuses. le coeur du livre, son sujet, son but. S'il y a une solution, elle se trouve dans les énergies non carbonées. Bien. Bravo. du bon sens…

On découvre assez vite que l'énergie éolienne et l'énergie solaire ne sont pas sa tasse de thé. Il les critique vertement, ne semble y voir aucun avantage, que des inconvénients. A le lire, ce serait finalement des gadgets sans avenir. Je conçois, certes, malgré des débuts encourageants, qu'il y a des progrès à faire dans le domaine, mais les progrès ne peuvent être fait sans argent et sans recherche. C'est un choix politique.

Ce qui commence à agacer à ce moment de la BD, c'est la progressive mauvaise foi des arguments. Notre bien-aimé Jancovici critique l'aspect inesthétique des éoliennes et se lamente à l'idée qu'il puisse y en avoir un peu partout en France (page 127). Quand il nous parle plus tard des centrales nucléaires, cette conscience esthétique l'aura quitté. Peut-être trouve-t-il beau des réacteurs nucléaires ? Autre critique, le solaire artificialise des surfaces arables (page 160). Certes, pourquoi alors ne parle-t-il pas de la tendance à les mettre sur les toits des immeubles dans les villes. Ni à les installer sur les routes elle-même (ça existe, Ségolène Royal en avait même inauguré un tronçon expérimental). de même, il reproche aux éoliennes de nécessiter beaucoup de métal et un socle en béton (page 131 et 160). Pour les centrales nucléaires (gros consommateurs de béton et de métal), cette critique disparaitra. C'est beau l'impartialité. Bref, les énergies renouvelables sont rejetées avec mépris sans contre-arguments, et sans ne serait-ce que le début du commencement d'un débat contradictoire sur le sujet.

Que reste-t-il donc ? le NUCLEAIRE !

Et là, patatras. On pouvait s'y attendre vu le sort réservé aux énergies renouvelables : le nucléaire, c'est l'avenir, c'est formidable, c'est génial. A ce moment, dans son rôle de benêt de service, Blain va se surpasser. Ce qui choque dans cette défense inconditionnelle du nucléaire, ce n'est pas que Jancovici soit pour le nucléaire (chacun son opinion et il est bon d'en débattre), c'est qu'il accumule mensonges et omissions, gommant d'un trait autoritaire (l'homme ne semble pas taillé pour le débat contradictoire) tous les arguments contre le nucléaire. Soit il les ignore, soit il les noie dans des bobards qui frisent parfois le canular.

Voyons cela.

Page 129. Un seul petit gramme d'uranium produit autant de chaleur que 2,5 tonnes de charbon et 1 tonne de pétrole, nous dit-il (histoire de montrer la supériorité du nucléaire). Cet argument revient à plusieurs reprises dans les pages suivantes, monsieur Jancovici y tient beaucoup. Fort bien. Dans les carrières de charbon on extrait du charbon et dans les puits de pétroles on extrait du pétrole. Mais combien faut-il broyer de roche pour obtenir 1 gramme d'uranium ?
Pour qu'un gramme d'uranium (238, 234 et 235) soit utilisé dans une centrale, il faut qu'il contienne environ 0,04 gramme d'uranium 235. Or, 1 gramme d'uranium naturel (238, 234 et 235) ne contient naturellement que 0,007 gramme d'uranium 235. Il en faut donc 5,71 fois plus (0,04/0,007) pour que notre gramme d'uranium (appelé alors uranium enrichi, c'est à dire enrichi en uranium 235) soit utilisable dans une centrale. Comme dans un granite ou un sédiment, il faut broyer environ 1 tonne de roche pour obtenir 3 gramme d'uranium (238, 234 et 235), il faut donc broyer 1,9 tonnes de roches pour obtenir notre uranium enrichi en 235 utilisable dans une centrale. Presque deux tonnes de roche broyée, réduite en poussière, pour le seul petit gramme d'uranium dont Jancovici vante les mérites !
Par ailleurs, sur les sites des compagnies nucléaires (voir par exemple le groupe Orano), on nous dit que 2,2 tonnes d'uranium enrichi permettent d'alimenter en électricité une ville comme Nantes pendant 1 an. Pour 2,2 tonnes d'uranium enrichi, il faut broyer et réduire en poussière 759 000 tonnes de roche. C'est énorme, monstrueux. Quel gâchis. Et encore, je vous passe tous les produits chimiques dégueulasses qu'il faut utiliser pour extraire l'uranium de la roche en la broyant. Faut pas s'étonner que les carrières d'uranium soient une catastrophe environnementale.

Et c'est une autre omission spectaculaire de notre chantre du nucléaire. Pas un mot sur les carrières d'uranium. Or, ces carrières sont une horreur. La radioactivité liée à l'activité de ces carrières et les produits chimiques utilisés polluent les sols et les nappes phréatiques, empêchant toute vie humaine à des kilomètres à la ronde. Jancovici doit s'en foutre, car ce sont souvent des populations rurales dans des pays pauvres. Ils n'ont qu'à abandonner leur village millénaire, s'installer quarante kilomètres plus loin, et ne pas nous faire chier pour si peu…

Page 130. Les tours des centrales nucléaires crachent une belle fumée blanche. Jancovici nous rassure, ce n'est que de la vapeur d'eau. Certes, mais les centrales rejettent aussi dans l'atmosphère de l'hexafluorure de soufre (SF6). Surprise : c'est le gaz à effet de serre le plus puissant que l'on connaisse (le CO2 est un rigolo à côté de lui). L'industrie nucléaire a des quotas de rejet de ce gaz qu'elle ne doit pas dépasser, mais qu'elle dépasse régulièrement, comme à Flamanville en 2020 (par exemple). Flamanville a droit à un quota annuel de 100 kg par an, soit l'équivalent de 2 300 000 kg de C02. Pour une énergie non carbonée, on fait mieux. Jancovici ignore-t-il cela ?

Page 132 nouveau mensonge (toujours pour nous montrer la supériorité des centrales nucléaires sur tout le reste), on apprend avec surprise que nos centrales ont une durée de vie de 60 ans. Rappelons qu'elles ont été construites pour une durée de vie officielle de 40 ans maximum, et que c'est en 2021 que l'autorité de sureté nucléaire (ANSM) a ouvert la voie vers une prolongation jusqu'à 50 ans fondée sur une inspection régulière.

On en arrive à la dangerosité des centrales. Là, Jancovici est au sommet de sa forme. D'abord, rassurez-vous braves gens, ce qui s'est produit à Tchernobyl et à Fukushima (pas un mot sur l'accident nucléaire de Three Miles Island aux USA en 1979, peu connu en France donc on le met sous le tapis) est impossible chez nous. On est beaucoup plus fort que ces crétins de Russes et ces crétins de Japonais. On sait faire, nous. L'argument est faible.

Ensuite, il tente de nous faire croire que ces accidents n'ont guère eu de conséquences. Il se base sur un rapport de l'UNSCEAR (il ignore tous les autres), organisme onusien créé en 1955. Ce rapport minimisant les dégâts de la radioactivité sur les hommes des régions concernées est contesté par de nombreux autres organismes et chercheurs. Un petit débat contradictoire s'imposerait, mais Jancovici ne fait confiance qu'à ce rapport (normal, les autres ne vont pas dans le même sens). On apprend donc qu'il ne s'est finalement pas passé grand-chose à Tchernobyl et à Fukushima. Tchernobyl, une trentaine de morts (les premières personnes qui auraient lutté contre l'incendie de la centrale). Ce n'est pas crédible vu les conditions dans lesquelles des centaines de « liquidateurs » ont « travaillé », et contredit les témoignages des survivants. Par ailleurs, dans ce rapport, il y aurait eu 6000 enfants atteints d'un cancer de la thyroïde. Là, c'est plus sérieux, mais faudrait quand même pas s'inquiéter pour si peu. Jancovici, notre docteur suprême, encore une fois nous rassure : « La chance dans ce malheur, c'est que c'est un cancer qui se traite bien ». Certains de ces cancers se soignent, c'est vrai, encore faut-il prendre pour le restant de sa vie des hormones thyroïdiennes. Et puis certains (les cancers anaplasiques de la thyroïde) n'ont un taux de survie que de 8% trois ans après le diagnostic. Vous êtes bien léger, docteur Jancovici, avec vos patients.
Et notre Jancovici national de conclure sur Tchernobyl : « Pour le reste, il n'y a pas de conséquences sanitaires qui sortent du cours normal des choses ». Ahurissant.

Alors quelle sont les conséquences à Tchernobyl qui sortent du cours normal des choses ? En 2018, 40 000 km2 toujours contaminés, soit la surface de 8 départements français, et 2600 km2 d'exclusion totale (soit la superficie de la moitié d'un département français) où personne n'a le droit d'habiter. 37 ans après le drame. Notons l'affaire du nuage radioactif qui s'est arrêté aux frontières de la France. Jancovici parle « d'une simplification maladroite journalistique ». J'ai une amie qui a eu le malheur de manger des champignons dans l'est de la France à cette époque et qui, depuis, a des problèmes de thyroïde avec médicaments qu'elle devra prendre jusqu'à la fin de sa vie. Pour Janco, le nuage s'est rapidement dilué.

Pour Fukushima, c'est pareil. Grace au rapport de l'UNCEAR, circulez, il n'y a rien à voir, il ne s'est rien passé. Pourtant 1200 km2 sont toujours contaminés. Dans la ville de Namie, par exemple, 1200 personnes y vivent au lieu de 21 000 avant le drame.

Et que se passe-t-il dans ces centrales qui ont explosé ? A-t-on réussi à arrêter le processus dévastateur ? Que nenni. On ne sait pas faire, on ne peut rien faire. A Tchernobyl, on a construit un sarcophage autour du coeur en fusion. Puis, des années plus tard, comme le premier commençait à se fissurer, on en a construit un second autour du premier. A quand le troisième ? Quant à Fukushima, on continue tous les jours à arroser d'eau la centrale pour empêcher que ça ne dégénère. Jusqu'à quand ? Car c'est bien une des particularités du nucléaire : l'homme est dépassé par ce qu'il a inventé ; il ne sait pas le contrôler. Prenez les vieilles centrales. Il faut les démanteler. Eh Bien, on ne sait pas faire. A Brennilis, en Bretagne, la centrale a été arrêtée en 1985. Elle n'est toujours pas démantelée. Elle reste là, constituant un danger potentiel pour toute la Bretagne. Fessenheim ? Pareil. Ça va rester là pour les générations futures. Et en plus, si on savait faire, on sait déjà que ça couterait des milliards.

Mais Jancovici fait fi de ces détails. Poussant son argument de l'accident local sans conséquence, il va jusqu'à le glorifier. On atteint des sommets. Il écrit : « Paradoxalement, Tchernobyl est devenu une réserve naturelle où vivent de grands animaux qui avaient quasiment disparu. Pour la vie sauvage, entre le bénéfice amené par l'évacuation des hommes et les inconvénients liés aux radiations, le résultat est sans appel ». Ce type nous prend vraiment pour des cons. le voilà qui se met presque à souhaiter des accidents nucléaires dramatiques pour sauver la faune sauvage. Une réserve naturelle… Connait-il les travaux des biologistes qui étudient les oiseaux. Sait-il par exemple que 40% des oiseaux sont stériles dans les zones les plus contaminées à Tchernobyl ? Que des tumeurs cancéreuses s'observent sur les oiseaux vivant dans les zones les plus irradiées ? Si on interdit aux hommes d'y vivre, imaginer que c'est sans danger pour les animaux, est je crois le plus beau des raisonnements pernicieux de Jancovici.

Reste la question des déchets nucléaires qui nous restent sur les bras pour des centaines d'années. Qu'en faire ? Pas un problème. On nous dit d'abord qu'ils tiennent dans une piscine olympique. Pour nuancer ensuite, car il faut les mettre dans des cylindres qui eux prennent de la place. Beaucoup de place. Alors qu'en faire ? Les enfouir à Bure bien sûr, la solution miracle. Et là, on en lit encore de belles. On nous affirme que les nappes phréatiques ne peuvent être polluées que par infiltration de l'eau en provenance de la surface. Et que ces nappes sont à 20 m de profondeur alors que Bure est à 400 m. Encore une sacrée connerie balancée à la va-vite. Les nappes phréatiques sont la plupart du temps beaucoup plus profondes. On en trouve à 400/500 m de profondeur (voire plus). Un petit cours d'hydrogéologie serait nécessaire pour ce monsieur. Par ailleurs, les transferts verticaux et horizontaux de l'eau souterraine sont très complexes et difficiles à connaître. Les nappes peuvent très bien être polluées par en dessous. Par ailleurs, le béton qui enserre ces déchets est, comme tous les bétons, friable avec le temps. Des fissures, qui vont se créer, s'échapperont les gaz radioactifs qui peuvent remonter et polluer les nappes. du reste, du C02 issu du manteau terrestre à plus de 30 km de profondeur remontent parfois jusqu'à la surface où il crève sous forme de bulles. En Auvergne, par exemple on voit cela. Un gaz, s'il est léger, traverse même des couches imperméables pour remonter sous forme de bulle par un phénomène qui en géologie s'appelle le diapirisme (de la même manière qu'une bulle d'air remonte de la base de votre baignoire, traversant l'eau pourtant un milieu imperméable, pour venir crever en surface). Un cours de mécanique des fluides serait aussi utile à monsieur Jancovici. Mais quand on défend une chapelle, on ne s'embarrasse pas des données de la science.

Je ne peux pas détailler tous les mensonges de cette BD sur le nucléaire, ce serait trop long. Mais je vais quand même en donner un dernier (page 145). Jancovici affirme que le nucléaire nous rend moins dépendant de l'étranger que les énergies fossiles (gaz et pétrole). Ah bon ? Parce que l'uranium, on le trouve en France ? On ne va pas le chercher au Niger, au Canada, en Australie et au Kazakhstan ? Non, vraiment, on nous prend pour des noeuds-noeuds.

Enfin, que penser de ceux qui ont abandonné le nucléaire après l'accident de Fukushima ? Oh là là, les allemands en prennent pour leur grade. Et là, on vire à l'insulte. Il se lâche, le Jancovici, perdant toute mesure. Par exemple, il écrit : « la réaction des Allemands après Fukushima va être des milliers de fois plus mortelle que tous les accidents nucléaires réunis ». Ben vrai, ça va fort. Les Allemands sont dessinés comme de gentils imbéciles craintifs, qui n'ont rien compris à rien. C'est un point important dans la BD, car les Allemands sont considérés par les Français comme des gens très sér
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