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Critique de LionelBonhouvrier


* En mars 1920, un collègue de Kafka lui présente son fils, lycéen de dix-sept ans, qui écrit des poèmes. Kafka pourrait le conseiller utilement. Gustav Janouch et Kafka sympathisent. Pendant deux ans, Gustav Janouch note à chaud les opinions étranges d'un maître fascinant. Il publie des extraits de leurs conversations en 1951.

* "La vérité est ce dont chaque homme a besoin pour vivre et que pourtant il ne peut devoir ni acheter à personne. Chacun doit la produire du fond de lui-même, faute de quoi il périt. La vie sans la vérité est impossible. Peut-être que la vérité, c'est la vie elle-même."

* "Nous rencontrâmes un cortège d'ouvriers se rendant à un meeting, drapeaux et bannières au vent. Kafka me dit alors : "Ces gens sont si fiers, si confiants, si joyeux. Parce qu'ils sont maîtres de la rue, ils s'imaginent qu'ils sont maîtres du monde. En réalité, il se trompent bel et bien. Il y a déjà derrière eux les secrétaires, les permanents, les politiciens, tous ces sultans des temps modernes, auxquels ils fraient la voie qui mène au pouvoir.
- Vous ne croyez pas à la puissance des masses ?
- Je la vois, cette puissance des masses : elle est informe et paraît indomptable, et elle n'a de cesse qu'elle ne soit domptée et formée. Au terme de toute évolution vraiment révolutionnaire, il surgit un Napoléon Bonaparte.
- Vous ne croyez pas que la révolution russe s'étende encore ?
Après un instant de silence, Kafka répondit :
"Plus une inondation s'étend, moins son eau est profonde et plus elle est trouble. La révolution s'évapore et il ne reste que la vase d'une nouvelle bureaucratie. Les chaînes de l'humanité torturée sont faites de paperasse."
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