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Critique de Andraste


Un immense merci aux éditions Bamboo et à Babelio pour l'envoi de ce livre intitulé '' celle qui parle''. Je suis réellement contente d'avoir pu lire ce magnifique ouvrage, que j'ai trouvé de grande qualité, tant par ses illustrations que par son message.

L'histoire de Malinalli, alias la Malinche ne m'est pas inconnue. Ça fait écho à mes cours d'histoire de civilisation d'Amérique latine, de bons souvenirs rejaillissent.

Malinalli est la fille d'un calcique, c'est une indigène. On suit l'évolution de la jeune fille, sa construction en tant que femme mais aussi en tant que personnage féministe. Sa relation avec sa mère et sa grand-mère sont très touchantes. C'est étonnant de voir comment l'auteure arrive à transmettre autant de sentiments. La famille et les amis, c'est sacré ! Difficile de ne pas être ému quand ça déborde d'amour !

L'histoire est très bien construite. Elle prends appui sur une légende, qu'est celle de la Malinche, et d'événements historiques tels que l'arrivée des conquistadores ( Espagnols) sur le territoire de l'Amérique latine, déjà fragmentée en plusieurs tributs indigènes. C'est très intéressant d'observer de si près, la vision des victimes. Je trouve qu'ils sont peu représentés dans l'histoire. On sent une angoisse non cachée, avec tous ce qu'il leur arrive.

Ici, les Espagnols peuvent êtres vus comme étant des manipulateurs, des pilleurs, des ''sans-coeurs'', mais cette vision est aussi contre-balancée avec d'autres personnages. Tout est dans la nuance, on creuse le caractère des personnages et parfois, on trouve des parts lumineuses, des parts obscures...
Je me suis beau attachée aux personnages de Zaazil, Jeronimo et Maria... Ils ont tous des histoires qui méritent d'être racontées. Leurs ''témoignages'' montrent qu'ils sont forts et qu'ils ont un impact particulier dans l'évolution du personnage de Malinelli.

Les chapitres sont découpés en plusieurs parties, j'aime beaucoup la présentation des pages introductives. Parfois on y voit le dessin de la bouche de l'héroïne, avec des bulles en nahuatl et en espagnol. Facile et simple d'apprendre quelques mots. D'autres fois, on a une carte géographique qui nous permet de suivre le périple des personnages, ça nous aide beaucoup pour ne pas nous perdre.

Que ce soit dans la narration ou bien dans le choix du style de l'illustrateur, je trouve qu'il est facile de ressentir toutes les émotions qui animent les personnages. Les visages sont très expressifs, le silence veut aussi dire quelque chose, c'est un cri inaudible. On ressent donc de l'injustice, de la peur, de l'incompréhension, de la révolte, de la peine... Mais aussi de l'espoir, de la détermination et bien sûr, du soulagement.

Je suis très heureuse d'avoir pu avoir entre les mains cet ouvrage. Je sais et je sens que je relirai cette histoire plusieurs fois, parce qu'elle est forte, elle a un impact sur son lecteur et ne laisse pas insensible face à la détresse du peuple indigène.
Un oeuvre puissante, où l'héroïne fleurit t-elle une magnifique rose épineuse.
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