AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Fannynova


Avertissement : ce livre ne vous conviendra pas si vous êtes un adepte du cornucopianisme ou si le terme d'anticapitalisme vous hérisse. Car sans être adressé uniquement aux militants purs et durs de la décroissance, il ne s'agit pas vraiment ici, ou alors à la marge, de convaincre le lecteur récalcitrant du bien-fondé de ce mouvement né dans les années 1970 et basé sur le constat de “l'impossibilité d'une croissance infinie dans un monde fini”. C'est-à-dire un monde qui possède des ressources naturelles épuisables et en l'occurrence bientôt épuisées pour certaines.

En revanche, si vous êtes comme moi “un.e sympathisant.e de la cause”, mais de loin, cet ouvrage saura vous apporter des éléments pertinents pour étayer votre réflexion à ce sujet. Bien sûr, quelques chiffres et données concernant le désastre écologique présent et à venir sont dispensés, mais surtout, le concept de décroissance y est passé au crible sous de nombreuses dimensions : historique, économique, sociologique, culturelle… ce qui permet d'y voir plus clair quant à ses contours, ses forces, ses limites et son éventuel avenir.

Voici les axes principaux que j'ai dégagés lors de ma première lecture de ce recueil et dont il me semble qu'il est judicieux de les mettre en lumière :

- Il est indispensable de “décoloniser nos imaginaires”, de nous désintoxiquer du consumérisme.
- La décroissance aura lieu, quoi qu'il arrive, car notre mode de vie n'est pas soutenable matériellement en l'état : autant donc la choisir activement plutôt que de la subir.
- La subir signifierait inéluctablement l'avènement d'une “écolocratie”, gérée par des ingénieurs et des technocrates à coups d'IA rationaliste et de lois liberticides.
- La choisir, c'est nécessairement opérer des tris dans les usages et les progrès technologiques, pour se recentrer sur l'essentiel quitte à perdre en efficacité ou en confort.
- La décroissance n'est pas qu'un objectif économique ni même écologique, car elle ne s'intéresse pas uniquement au “comment” de la transition, mais surtout au “pourquoi”.
- Elle constitue donc un projet politique et philosophique global, qui vise aussi à réenchanter la vie à travers une reconnexion avec nos besoins : lien social, autonomie, travail qui a du sens…

Bien d'autres points sont abordés à travers le prisme des différent.e.s auteur.e.s, quelques pistes concrètes sont notamment proposées, mais c'est surtout un esprit qui se dégage de ce livre, parfois pessimiste, parfois moins. Bref, bonne décolonisation de votre imaginaire !
Commenter  J’apprécie          160



Ont apprécié cette critique (16)voir plus




{* *}