Citations sur De roche et de sable (11)
C’est comme une loi tacite, chez nous. Si quelqu’un a besoin de toi, tu es là, parce que tu sais qu’à la prochaine occasion, c’est toi qui pourrais avoir besoin de son aide, que ce soit pour un feu de savane, une morsure de vipère quand tu es en manque de sérum ou bien justement en cas d’attaque.
En cette même année 1911, Johann Rodenstein trouva une femme prête à partager son avenir. Par une journée de tempête, alors que les vagues de l’Atlantique s’écrasaient en grondant contre la jetée, il alla lui-même la chercher à Swakopmund, au débarcadère du bateau à vapeur. En guise de bienvenue, il dit ne pas pouvoir lui promettre le paradis sur terre, mais simplement un ciel bien plus vaste au-dessus d’une terre bien plus immense que tout ce qu’elle pourrait jamais trouver en Allemagne.
La vie continuait, comme elle avait toujours continué. Demain aussi, le soleil se lèverait pour elle, et après-demain, et toutes les années qui lui restaient encore à vivre. Et quand Elsa ne serait plus là, il le ferait pour les générations qui viendraient après elle. Elle n’avait pas le droit de se laisser aller ; elle devait rester dure comme ces pierres qui défiaient depuis une éternité la fournaise de l’été et le gel de l’hiver.
D’un point de vue économique, toute cette réforme agraire est une absurdité. Pas une seule des fermes que nous avons achetées et incluses dans ce programme de réforme n’est restée aussi productive qu’elle l’était auparavant, ni celles cédées à des acheteurs uniques à prix préférentiels, ni, encore moins, celles découpées en parcelles. La majorité feraient faillite sans le soutien financier des contribuables.
Le Coca-Cola, ça ne gèle pas quand il fait un peu au-dessous de zéro, non ?...
— Il y a beaucoup de sucre, dans le Coca. Le sucre, ça empêche bien de…
— On a aussi du Coca Light. Et du Coca Zero, il n’y a pas de sucre du tout, là-dedans.
— Mais c’est plein de trucs chimiques qui ont exactement le même effet que le sucre.
Chaque callosité annonçait la couleur : les problèmes étaient faits pour être résolus. Si une clôture était abîmée, on la réparait ; si le fourrage manquait dans les prés à cause de la sécheresse, on donnait de la luzerne au bétail ; si un léopard posait des problèmes, on l’abattait. Et si des tsotsis décidaient d’attaquer une ferme, on leur faisait face exactement de la même manière, l’arme à la main. Même au risque que quelqu’un y laisse sa vie. C’était ainsi.
Pour que leur relation puisse fonctionner, il ne suffisait pas de se trouver mutuellement intéressant, charmant et sexy. Chacun devait se rapprocher de l’autre, s’ouvrir à son monde.
… ce que des hommes sont capables de se faire les uns aux autres, c’est tellement abominable, j’ai pensé cette nuit-là, que le dieu qui est là-haut devrait arrêter le monde tout de suite. Il devrait faire tomber la lune et les étoiles du ciel, et interdire au soleil de se lever de nouveau.
Il y a un temps pour tout.
Quand on vivait à Windhoek, on oubliait vite que presque tout le reste de la Namibie n’était composé de rien d’autre – infinies étendues désertiques dans lesquelles la mort semblait plus naturelle que la vie.