Josef Jedlika (1927 – 1990), exclu de l'Université en 49 pour avoir critiqué la cité idéale et libératrice des peuples (“La solidarité de la classe ouvrière ? Pauvre petit ! ”) établie par le Parti Communiste Tchèque avec sa vision démocratique habituelle en 1958, écrit de 1954 à 1957 un témoignage de sa vie à Litvinov. Après le toilettage de la censure des bienpensants, le succès fut au rendez-vous de sa première édition à Prague en 1966. le poète cultivé et autodidacte quitta son pays lors de l'entrée libératrice et militaire des forces de Paix socialistes et démocratiques soviétiques à Prague en 1968.
Habitués que nous sommes au story telling, la forme élégiaque de cette oeuvre n'est pas d'un abord facile et pourtant, si le lecteur s'oublie, s'il lit à haute voix la très belle traduction de
Erika Abrams alors l'univers de ce poète s'ouvrira à son intelligence. Grâce à une postface, qui à elle seule vaut le détour,
Erika Abrams donne au lecteur français les clefs de la poésie élégiaque illuminant Litvinov à 60 ans et 1 000 km de notre contemporanéité.
Le titre de l'oeuvre est inspirée du poème éponyme de
Dante Alighieri écrit durant son exil à l'âge de 35 ans entre 1304 et 1321 : “
Au milieu du chemin de notre vie/ Je me retrouvai dans une forêt obscure/ Car la voie droite était perdue”.
Témoignage de la vie à cent kilomètres de Prague à Litvinov. Ville paysanne sous le joug allemand devenue une cité industrielle sous Staline où les ouvriers prirent leurs quartiers dans le camp d'internement allemand qui a vu tant de d'hommes détruits ; l'évolution d'un régime politique, de la vie quotidienne, de la consommation, des grandes et petits espoirs.
Ce cri de liberté des peuples enchaînés aura mis 60 ans pour faire les 1 000 kilomètres le séparant des lecteurs francophones. le petit monde littéraire français y aura perdu son honneur. Chapeau bas aux Editions Noir sur Blanc et que chacun s'attache à faire connaître Josef Jedlika.
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