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Critique de Musa_aka_Cthulie


Je pars déprimée pour l'écriture de cette critique, car ayant lu celle d'un autre Babeliaute très inspiré, je me vois bien incapable de trouver les mots pour vous chanter une ode à la gloire de Josef Sudek. Et pour cause ! L'emprunt de ce livre dans une bibliothèque municipale au rayon Photographie assez pauvre est uniquement dû au hasard. Je cherchais quelque chose sur la photo, n'ayant rien de précis en tête, et en même temps quelque chose d'assez petit et léger pour m'éviter de rentrer chez moi en hurlant "Ah, j'ai mal au dos, je souffre, je me meurs !" Donc, je tombe sur ce livre, et le nom de Sudek me disait vaguement quelque chose. Insistons sur "vaguement", car tout ce dont je me souvenais, c'était d'avoir croisé son nom lors d'un MOOC sur l'histoire de la photo. Bon, le livre est minuscule, j'ai chez moi un autre opus de la collection sur Julia Margaret Cameron qui n'est pas mal, donc je me lance à la (re)découverte de Sudek.


Malheureusement, le texte introductif n'est pas à la hauteur de la réputation de Sudek - car Josef Sudek est un photographe tchécoslovaque réputé (et mon ignorance en matière de photographie tchécoslovaque ne doit pas vous tromper sur ce point, c'est moi qui suis inculte, et non Sudek qui serait un sombre inconnu). Nous nous retrouvons ici avec une biographie très superficielle, et un éclairage sur le travail de Sudek assez peu... éclairant. Josef Sudek est né en 1896, était relieur et a perdu un bras lors de la Première guerre mondiale, ce qui l'a amené à abandonner son métier et à se consacrer à la photographie. Nous apprenons par conséquent au moins ça avec ce livre. Mais pas beaucoup plus.


Il est question du travail de Sudek sur la lumière, d'accord. Enfin, il faudrait vraiment être inattentif pour ne pas remarquer, en regardant le choix des 55 photos ici présentées, que Sudek composait ses oeuvres avec le souci de faire de la lumière un élément de structure prépondérant. Et à l'inverse, je veux bien qu'il ait été un "artiste des espaces limités", selon les mots de Ian Jeffrey, mais encore faudrait-il que ce soit bel et bien démontré par les oeuvres qu'on a sous les yeux. Ne parlons même pas des commentaires des photos, où souvent Ian Jeffrey lance un "Peut-être que Sudek a voulu faire ceci", pour écrire dans la phrase suivante "mais en fait ce n'est probablement pas le cas". (Soupir) Et quel intérêt de répéter à l'envi "Si Sudek avait pris cette photo à la façon moderniste, il aurait fait comme ceci, mais comme il n'a pas voulu jouer les modernistes, il a fait comme cela" ? (Et d'abord, c'est quoi, les fameux modernistes, à l'époque de Sudek?)


Comme en plus je n'étais pas très convaincue par les oeuvres de Sudek dans le livre (j'y voyais une sorte de pictorialisme tardif, c'est-à-dire une photographie prenant exemple sur la peinture, pour faire court), je suis allée voir ailleurs. Et j'ai le regret de conclure que le choix de photographies de cet ouvrage ne me semble pas faire honneur à Sudek. Bon, je comprends que les panoramas de Prague, ça soit impossible à rendre dans un livre d'aussi petite taille, mais ça manque de "Promenades nocturnes", ça manque d'explications et de reproductions sur la série des fenêtres, etc., etc. Résultat : j'étais fort peu intéressée par Sudek à cause de cette lecture et partie pour délaisser complètement le sujet. Heureusement, en fouillant sur le web, mon manque d'intérêt s'est estompé. Il est quand même incroyable qu'on en apprenne plus sur lui dans un petit documentaire de 8 minutes sur le site du Jeu de paume que dans ce livre !
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