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Critique de marielabrousse1


J'ai eu un peu plus de difficultés avec ce dernier tome qu'avec les deux précédents, mais je ne crois pas que la qualité (toujours excellente) y soit pour quoi que ce soit : j'ai plutôt l'impression que la densité de l'ensemble demande d'étaler un peu cette lecture dans le temps, ce que j'ai fait, mais peut-être pas assez. Lire une série demande un dosage délicat : trop vite, on sature, trop lentement, on oublie des éléments-clés…

À nouveau, trois points de vue s'entremêlent : celui d'Essun, cette fois désignée au « tu » plutôt qu'au « vous » à mesure que le narrateur devient plus familier avec elle (maintenant, je suis curieuse de voir comment c'est rendu dans la VO) ; Nassun, la fille d'Essun, toujours dans une narration à la troisième personne ; et enfin, le fameux narrateur, au « je », qui finit par dévoiler des pans de son histoire et de celle des Saisons.

Je crois d'ailleurs que ces passages ont été parmi mes préférés : la cité de Syl Anagist a un côté fascinant, presque inconcevable, qui garde toujours une part de son mystère puisqu'on en sait très peu sur elle. Cela vient titiller le sense of wonder alors même que ses bases abjectes sont très clairement exposées et dénoncées, d'où un malaise un peu ambigu.

C'est toujours satisfaisant, dans un dernier tome, de voir les pièces du puzzle s'emboîter peu à peu, de constater avec un peu de fierté qu'on en avait deviné une partie, et de se laisser surprendre par le reste, qu'on n'avait pas vu venir. La narration si particulière qui nous suit depuis trois tomes se trouve ici pleinement justifiée. La fin peut paraître un peu expédiée : on glisse vite sur l'après, le destin de certains personnages reste en suspens ; mais cela fonctionne parfaitement avec le parti pris narratif, que l'autrice a décidé d'assumer jusqu'au bout.

Superbe trilogie, tant par son worldbuilding, ses personnages, sa narration, ses thématiques qui se renforcent mutuellement (maternité, ostracisation/racisme, enjeux écologiques). Et même si on n'adhère pas à tout, on ne peut pas dire qu'elle ait volé ses trois prix Hugo.
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