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Citations sur Trois hommes dans un bateau (sans oublier le chien) (97)

[...] quant au beurre… je n’ai jamais vu personne tirer un si grand parti de si peu de matière grasse ! Quand George eut fini d’en nettoyer sa pantoufle, ils tentèrent de le mettre dans la bouilloire. Il n’y rentrait pas, et ce qu’ils avaient tout de même pu y introduire refusait d’en ressortir. Ils finirent par l’extraire en le raclant, et le déposèrent sur une chaise. Harris s’assit dessus, et le beurre, ne voulant plus le quitter, le suivit à son insu tandis que tous deux le cherchaient éperdument dans tous les sens.

« Ma parole, je l’avais pourtant posé sur cette chaise, dit George, contemplant le siège vide.

– Oui, je t’ai vu faire, il n’y a pas une minute », confirma Harris.

Alors ils reprirent leurs recherches à travers la pièce pour finir par se retrouver nez à nez au beau milieu, à se regarder, stupéfaits.

« Ça alors ! Jamais rien vu d’aussi fort ! s’exclama Harris.

– Ni d’aussi mystérieux ! » ajouta George.

Puis, soudainement inspiré, celui-ci fit le tour de Harris, et découvrit enfin ce qu’ils cherchaient.
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Ensuite ce fut le tour de George, qui marcha sur le beurre ! Je m’abstins de toute remarque, mais m’approchai et m’assis sur le bord de la table pour mieux les observer. Cela les agaça plus que tout ce que j’aurais pu dire. Je le sentis. Ils avaient des gestes nerveux et fébriles, piétinaient les objets, ou les mettaient derrière eux, et ne les retrouvaient plus quand ils en avaient besoin.
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Nous ne sommes que les esclaves piteux de notre ventre. Ne cours pas derrière la morale et la droiture, l'ami, surveille plutôt ton estomac, prends soin de le nourrir avec discernement, et alors seulement régneront dans ton cœur la vertu et la félicité ; tu n'auras eu aucun effort à fournir pour cela, et tu seras un bon citoyen, un mari attentionné, un tendre père, bref, un homme rempli de noblesse et de piété.
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J’ai toujours en mémoire cette visite faite un jour au British Muséum. Je voulais me renseigner sur le traitement d’une légère indisposition dont j’étais plus ou moins atteint – c’était, je crois, le rhume des foins. Je consultai un dictionnaire médical et lus tout le chapitre qui me concernait. Puis, sans y penser, je me mis à tourner les pages d’un doigt machinal et à étudier d’un œil indolent les maladies, en général. J’ai oublié le nom de la première sur laquelle je tombai – c’était en tout cas un mal terrible et dévastateur – mais, avant même d’avoir lu la moitié des « symptômes prémonitoires », il m’apparut évident que j’en souffrais bel et bien. Un instant, je restai glacé d’horreur. Puis, dans un état de profonde affliction, je me remis à tourner les pages.

J’arrivai à la fièvre typhoïde… m’informai des symptômes… et découvris que j’avais la fièvre typhoïde, que je devais l’avoir depuis des mois sans le savoir. Me demandant ce que je pouvais bien avoir encore, j’arrivai à la danse de Saint-Guy… et découvris – comme je m’y attendais – que j’en souffrais aussi. Je commençai à trouver mon cas intéressant et, déterminé à boire la coupe jusqu’à la lie, je repris depuis le début par ordre alphabétique… pour apprendre que j’avais contracté l’alopécie et que la période aiguë se déclarerait dans une quinzaine environ. Le mal de Bright – je fus soulagé de le constater – je n’en souffrais que sous une forme bénigne, et pourrais vivre encore des années. Le choléra, je l’avais, avec des complications graves. Quant à la diphtérie, il ne faisait aucun doute que j’en étais atteint depuis la naissance. Consciencieux, je persévérai tout au long des vingt-six lettres de l’alphabet et, pour finir, il s’avéra que la seule maladie me manquant était bel et bien l’hydarthrose des femmes de chambre.

J’en éprouvai quelque dépit, tout d’abord. Cela me paraissait tenir d’une injustice. Pourquoi n’avais-je pas l’hydarthrose des femmes de chambre ?
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Mais toute médaille a son revers, comme disait l'homme dont la belle-mère venait de mourir et à qui on apportait la facture de l'enterrement.
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Jette ton bric-à-brac, l'ami! Que le bateau de la vie te soit léger, ne le charge que du strict nécessaire, une modeste demeure, quelques plaisirs simples, un ou deux amis dignes de ce nom, quelqu'un qui t'aime et que tu aimes, un chat, un chien, une ou deux pipes, ce qu'il te faut pour manger et te vêtir, et de quoi boire un peu plus qu'il n'est nécessaire, car rien n'est plus dangereux que la soif.
Tu verras alors que ton bateau sera plus facile à manoeuvrer, qu'il risquera moins de chavirer et que même s'il chavire, ce ne sera pas si grave: une cargaison légère et de bon aloi n'a rien à craindre de l'eau. Tu auras le temps de te consacrer à tes pensées autant qu'à ton travail, le temps de t'abreuver au soleil de l'existence, le temps d'écouter la musique éolienne que le souffle de Dieu fait retenir dans le coeur des hommes, le temps...
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Ça ne t'ennuierait pas de t'asseoir ailleurs que sur ma tête?
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Harris connaît toujours un endroit au coin de la rue où l'on peut trouver quelque chose d'exceptionnel de boissons alcoolisées. Même si vous rencontriez Harris au paradis (en admettant qu'une telle éventualité soit vraisemblable), il vous accueillerait en vous lançant:
- Ravi de te voir ici, vieux, j'ai découvert un endroit au coin de la rue où on sert un nectar de toute première qualité.
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Dans son palais fantomatique qu'éclaire la pâleur des étoiles, la Nuit elle-même, installée sur son trône de ténèbres, étend ses ailes noires sur le monde assombri; l'heure est venue de son règne immobile.
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Par un fait étrange, lorsqu'on est à terre, on ne rencontre jamais personne qui ait eu le mal de mer. Sur l'eau, on voit des bateaux entiers de gens qui paraissent au plus mal, mais sur la terre ferme je n'ai encore jamais connu quelqu'un qui sache ce que signifie être malade en mer. Où se cachent donc, une fois qu'ils ont débarqué, ces milliers de piètres marins qui pullulent sur tous les navires du monde, c'est là un bien grand mystère.
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