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Critique de Malivriotheque


Chen Zhen est un étudiant chinois qui vit depuis quelques temps dans les plaines de Mongolie en compagnie d'une tribu locale. Durant son séjour, il découvre la vie mongole, et surtout le lien qu'ont les habitants avec les loups, maîtres de la steppe...

J'ai lu la traduction en anglais (oui, je sais, pourquoi ? On me l'a offert, na !).
Bien que vendu à des dizaines de millions d'exemplaires en Chine, je comprends pourquoi Wolf Totem (Le Totem du loup en français) n'a pas connu le même destin sur nos lattitudes. Nous sommes à mille lieues des cultures chinoise et mongole, le lectorat lambda ne connaît mine de rien que très peu voire rien du tout de leur histoire, et il paraît difficile de comprendre toutes les métaphores critiquant le régime chinois en place pour qui n'en connaît pas toutes les subtilités. Ce livre répond clairement à la problématique : un livre qui marche quelque part marche-t-il forcément partout ? La réponse est clairement non, surtout quand le contenu dudit bouquin fait appel à des connaissances et références non partagées.
Ceci étant dit, cette histoire est intéressante. Je n'ai toutefois pas aimé plusieurs points, comme les questions naïves de Chen Zhen à ses hôtes par rapport aux loups, qui ont clairement pour tache d'instruire le lecteur. Dans ces moments-là, on n'a plus le sentiment d'avoir affaire à un personnage de roman mais à une espèce d'encyclopédie qui fait d'ailleurs l'apologie des loups.
Ensuite, l'histoire met un temps fou à se mettre en place. Je n'ai commencé à apprécier ma lecture qu'après 130 pages (et pas d'un format poche, s'il-vous-plaît !), ce qui n'est pas négligeable. Seulement une fois ce stade dépassé, j'ai été relativement choquée par un grand nombre de scènes violentes et sanglantes dans lesquelles tous les animaux de la steppe y passent. On touche-là je pense au nerf du livre : la chasse aux loups qui prend des airs de génocide, en écho au génocide chinois par les Mongols au 13ème siècle (critique ? vengeance ?), et peut-être, je l'espère, pour dénoncer le génocide religieux tibétain, largement débattu et condamné chez nous mais tabou chez eux. La phrase "We're killing the wolves to eliminate a destructive force and protect national property." p206 prend alors toute sa dimension.
Ce roman encense la Nature, lui rend hommage, la défend contre les hommes égoïstes, imprudents et irréfléchis, mais profère des critiques et dénonciations que j'ai peur de ne pouvoir démêler avec la maigre culture en histoire chinoise et mongole dont je dispose.
Outre cet aspect, la violence et les barbaries faites aux animaux m'ont vraiment gênée. C'est cru et cruel. J'imagine bien pourquoi certaines populations de certains endroits sont amenées à tuer pour leur survie, mais là (et ça rejoint l'idée de génocide), l'amie des bêtes que je suis (sauf de certains insectes, mais je m'égare...) n'a pu supporter les dizaines et dizaines de pages dégoulinantes de sang.
Je n'ai pas non plus apprécié les incessants "vous les Chinois" ou "vous les Mongols" sur fond de critiques sociétales.
En définitive, j'ai trouvé ce roman qui vient de loin trop long, à la limite du documentaire, parfois choquant, mais instructif sur certains points.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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