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Critique de Abrideabattue


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Le roman se déroule sur une année balancée entre le rythme des trimestres scolaires. Au nombre de trois, ils composent la gestation d'un avenir qu'ils ont voulu meilleur mais qui ne le sera point. Sans déflorer la fin on admettra qu'il ne pouvait en être autrement en remarquant son édition par La Manufacture de livres, un éditeur indépendant se situant dans l'héritage du roman noir et du roman social, se voulant être témoin de notre époque, et en ce sens, le roman est réussi.

Au début tout est gris, c'est normal, c'est l'automne. Les personnages sont d'humeur morose. Rien ne va comme ils le voudraient. Sauf peut-être pour Elisabeth dont le retour à la nature va inspirer la peinture d'immenses toiles mais les deux autres ne trouveront pas leur compte dans ce changement. Combien ont-ils été d'ailleurs à déchanter après une hypothétique nouvelle vie à la campagne, essorés par les trajets domicile-travail, à une époque où le télé-travail n'avait pas encore la cote, déroutés par d'autres modes de vie, par des systèmes de pensée psycho-rigides ?

Le ciel semble donc s'éclairer pour cette femme. Et puis aussi pour sa fille, Maëva qui s'épanouit dans une adolescence insouciante. A tel point qu'elle ne mesure pas les dégâts qu'elle peut provoquer par le partage d'une vidéo sur les réseaux sociaux. Tout dérape alors.

Il y aura donc Stéphane et Elisabeth, Maëlla et Ritchie, Stéphane et Maxence, et puis Carla dont les portraits nous seront brossés par petites touches, savamment juxtaposées par l'auteure, pour révéler chacune de leurs sautes d'humeur, leurs espoirs enfouis, leurs sursauts, toujours en noir et blanc, et dont les personnalités apparaîtront comme diffractées, à l'instar de la couverture. Je n'ai réussi à m'attacher à aucun. Ils me sont restés étrangers, malgré leurs évidentes souffrances, exacerbées par les dysfonctionnements de notre société, en particulier la manière dont on dénie aux handicapés et aux migrants le droit à une existence paisible.

On pourrait dire que le roman entier décline le concept de déni, à commencer par celui des sentiments. Finalement seuls les adolescents sont dans le vrai, comme s'ils n'avaient pas encore épuisé leurs illusions. Je referme le livre avec un goût amer dans la bouche.
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Lire la totalité de la chronique à : https://abrideabattue.blogspot.com/2021/02/nos-corps-etrangers-de-carine-joaquim.html
Lien : https://abrideabattue.blogsp..
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