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Critique de Ladybirdy


Le premier roman de cette auteure enseignante me faisait de l'oeil au vu des avis dithyrambiques. Un premier roman, ça passe ou ça casse.

Pourtant ici, mon coeur ne balance pas. J'ai commencé ce livre et il m'a été impossible de le lâcher. Lu d'une traite en apnée. Sueurs froides. Palpitations. Nuit blanche.
5h du mat, je claque des dents et je monte le son : Nos corps étrangers. Encore toi. Je te veux, je te bois, je te tiens.

C'est l'histoire d'un tableau familial sinistre et glaçant. Celui-ci renvoie à nombre de couples qui vivent sans se voir, où les silences résonnent comme des cris dans la nuit. Pour ces trois-là, Stéphane et Elisabeth, père et mère, leur fille Maeva, la nuit n'en finit pas. Les violons grincent, les rancoeurs grimacent encore et encore, les adolescents partent en vrille pendant que les adultes s'échinent à oublier, à tourner le dos à une rengaine du je t'aime moi non plus. Serge Gainsbourg le scande dans la nuit éplorée, c'est moi qui t'ai suicidé, mon amour. Sorry angel.

On peut en effet reprocher un patchwork fourre-tout à ce roman avec multitude de thématiques : le harcèlement, l'handicap, l'infidélité, l'immigration etc. Ca peut déranger ou bien comme moi, on passe outre et on se laisse emporter par ce tableau abîmé de toute part où les oiseaux y sont pendus à l'acrylique, l'oeil narguant. J'ai aimé ce livre. Pour tous les sentiments d'impuissance qu'il véhicule. Pour cette rage sourde qui sommeille un peu partout quand on s'aime moins, quand on n'y croit plus vraiment.
Pour cette réalité qui s'invite partout à nos portes. Les gosses qu'on laisse trop vivre parce qu'on a mieux à penser, les maris qui s'envoient en l'air pour faire passer la pilule de la quarantaine, les mères qui n'en sont plus vraiment. Et puis on reste là et on ne voit pas le gâchis de ce quotidien assis sur des tapis de complaisance.

J'ai trouvé ce roman terriblement addictif. Un seul regret peut-être, 233 pages. J'en voulais plus.
5h du mat, je claque des dents et je monte le son : Nos corps étrangers. Encore toi. Tu m'as eue. Tu m'as aspirée. Tu me tiens.
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