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Critique de narmiz


Harjunpää, le héros flic d'Helsinki de Joensuu, est un peu à l'image de la Finlande.
A première vue, on se dit que Joensuu est comme un footballeur qui marque contre son camp, tellement il enchaîne les handicaps dans son récit : aucun suspense sur le coupable (c'est le fils du policier ; c'est dans le premier chapitre, et c'est dans le titre : difficile de tuer encore plus le suspense…), aucune empathie avec les suspects/ coupables, qui sont des adolescents psychopathes qui se rendent à peine compte de leurs actes, mais quasiment aucune avec les policiers à leur recherche aussi : Harjunpää est une flic un peu vieux de la vieille et neurasthénique, dont on peine à dire à la fin du livre quelles sont les qualités personnelles ou les défauts. Sa collègue Onerva n'est guère plus convaincante ; on aura juste compris qu'elle vient des bureaux et qu'elle fait de son mieux pour pouvoir être mutée dans le service d'enquête où elle a été provisoirement affectée. La couleur locale d'Helsinki est à peine présente ; et si ce n'est quelques noms de rues ou de quartiers cités, pour le reste l'intrigue pourrait se dérouler dans n'importe quelle autre ville qu'on n'y verrait aucune différence.
Mais pourtant, petit à petit un certain charme joue, et l'on se prend à tourner les pages avec un peu plus d'entrain qu'on ne l'aurait d'abord cru. En premier lieu, parce que l'écriture est aisée et agréable à lire, ni trop stylisée, ni trop directe. Puis on se laisse gagner par cette curieuse manière d'appréhender le polar, où l'on s'attache plus à quelques réflexions sur la disposition des bureaux au Commissariat, sur la phobie d'un collègue des espaces réduits depuis une affaire précédente où il a passé quelques heures en compagnie d'un cadavre dans un tuyau, où les enjeux principaux sont surtout de trouver une camionnette disponible avant la fin du service et non de commettre un quelconque acte de bravoure. Quelque chose comme la police au quotidien, qui doit être elle aussi à peu près universelle.
Et un peu comme la Finlande, l'impression finale que laisse cette enquête est celle d'un goût amer et d'une certaine déprime. Qu'il n'y avait finalement pas grand-chose à faire. Que les parents ne sont pas toujours à même de sauver les enfants, quand ils ont déjà tellement de mal à se sauver eux-mêmes. Et que les policiers d'Helsinki n'ont guère plus de prise sur eux. Drôle de morale.

Lien : http://lespicilege.wordpress..
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