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Critique de Sharon


Cela s'appelle faire une bourde. J'ai demandé ce livre lors de la précédente masse critique, et je remercie Babelio et les éditions Tom Pousse d'avoir accédé à la demande.
Vous allez me dire : en quoi est-ce une bourde ? C'est tout simple : je croyais que le livre était destiné aux enseignants avant tout, et il l'est aux parents, comme le signifie le quatrième de couverture. Au temps pour moi. Je cherchais avant tout dans ce livre de nouvelles idées à mettre en pratique.
Autant vous le dire, je n'ai pas trouvé de nouvelles idées, et j'ai beau me dire qu'il faut que je laisse murir cette lecture, que j'ai fractionnée, je ne pense pas que j'en tirerai quelque chose. Pourquoi ?
Déjà, à plusieurs reprises, les professeurs sont largement et abondamment critiqués (oui, j'utilise une hyperbole). Un exemple parmi d'autres (je tiens à préciser que je ne lis jamais un livre comme le font certains collègues, ne comptez pas sur moi pour mettre des post-it partout, surlignés de toutes les couleurs les passages les plus significatifs) : la stigmatisation des "contrôles surprises" (p. 106). Bizarre, bizarre, personne, dans l'établissement où j'exerce, n'en fait. Pour quelles raisons ? Je vous fais la version courte : parce que les contrôles surprises ne servent à rien, si ce n'est à rompre la progression pédagogique mise en place, à ruiner totalement les évaluations prévues et annoncées en début de séquence (pas eu l'impression que l'on parle beaucoup d'elles dans le livre).
De même, en tant qu'ancienne bonne élève, je me suis sentie aussi discriminée - comme certains professeurs l'ont fait dans ma scolarité. Ne pas oublier que si les compliments s'oublient, les humiliations, jamais. Je cite la phrase exacte (p. 43) : "les excellentes performances d'un élève dans la maîtrise d'une langue étrangère, en mathématiques ou dans toute autres discipline, n'augurent en rien la qualité de sa réponse face à la détresse d'un de ses proches". Non, mais en quoi ces "excellentes performances" devraient être le signe qu'iel ne saurait y répondre ? La phrase peut se retourner dans les deux sens. Et là, je tombe à nouveau dans l'écueil qui fait que je parle plus de moi, que du livre.
Il est question aussi des compétences - bon, nous évaluons par compétences depuis de nombreuses années, beaucoup d'établissements n'évaluent plus avec des notes, donc parler du bien-fondé des compétences avec moi, c'est prêcher une convaincue.
Je regrette aussi que la question des ATSEM et des AESH soit évacuée très rapidement, au détour d'une phrase. Et pourtant... leur rôle est très important et il aurait été intéressant de les présenter?
J'ai été aussi gênée par la comparaison entre la loi sur le handicap de février 2005 et la loi contre la peine de mort (p. 154). Alors oui, l'auteur prend des précautions oratoires pour effectuer cette comparaison, elle n'en est pas moins présente, et n'aide pas vraiment l'inclusion de tous les élèves.
Il est question aussi de formation - et croyez-moi, je suis très "demandeuse" à ce sujet. Il est dit "apparemment, aucune obligation pour le second degré". certes, mais se former fait partie de nos obligations, et à chaque inspection nous est demandé quelles formations nous avons suivies, et ce qu'elles nous ont apporté (ou pas).
Bref, un livre qui ne m'a pas apporté autant que je l'aurai voulu. J'ai eu le choix de rédiger cet avis en tant que professeur, ou en temps que Sharon, la blogueuse. Soyons clair : elles sont une seule et même personne, qui se refuse à être professeur 24 heures sur 24. Et oui, je parle encore de moi - mais ce livre n'est-il pas aussi le fruit d'une expérience personnelle, et la lectrice que je suis donne aussi la sienne.
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