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Critique de JIEMDE


Aimant désormais les nouvelles depuis que j'ai compris l'importance de les lire différemment pour les apprécier, j'ai pris mon temps pour découvrir les six novellas de la chance vous sourit d'Adam Johnson, traduites par Antoine Cazé, picorées une à une entre deux autres lectures.

Et j'ai bien fait tellement ce recueil nous plonge dans des univers très différents : ici la Louisiane post-Rita ; là, la Corée et sa blessure géographique toujours béante ; ou plus loin les décombres de l'ex-RDA. Pas d'unité de lieu donc. Ni de temps, ni d'action. Normal, on est loin d'une écriture ou d'un recueil classique.

Le point commun de ces textes brillants se trouve chez les protagonistes : des personnages à des tournants de leur vie, qui s'interrogent et hésitent souvent à saisir cette chance qui semble leur sourire mais les inquiète en même temps. Des femmes et des hommes en questionnements décisifs.

Mieux accompagner sa femme grabataire et accepter son évasion ailleurs ? Profiter de la page blanche qu'ouvre un ouragan pour basculer dans une vie nouvelle appuyée sur la paternité ? Que sera la vie des miens une fois que le cancer m'aura emporté ? Mon passé assumé est-il acceptable par d'autres aujourd'hui ? Est-il possible de lutter avec succès contre ses déviances ? Et si mon bonheur personnel se trouvait finalement au Nord tyrannique mais familier plutôt qu'au Sud libre mais étranger ?

Adam Johnson excelle à décrire ces femmes et ces hommes anti-héros du quotidien, déballant les limites de leurs faiblesses devant des situations complexes. Dans un style moderne et délicat, il n'est pas toujours aisé de suivre sa plume au début, mais on s'y habitue et, surtout, l'ensemble fait grand sens à la fin. Déjà consacré par un Pulitzer en 2013, Adam Johnson a reçu un National Book Award pour ce recueil deux ans après. On comprend pourquoi !
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