AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Northanger


Suzanne Joinson travaille au British Council, une organisation qui a pour but de favoriser des relations culturelles entre la Grande-Bretagne et les autres nations. Elle a de ce fait beaucoup voyagé à travers le monde. Il s'agit de son premier roman, paru en mars dernier.

Dans les années 1920, la jeune Evangeline débute l'écriture d'un journal alors qu'elle accompagne sa soeur Lizzie et leur amie Millicent au Turkestan, une région d'Asie centrale située aux frontières du Kazakhstan, de la Mongolie, de la Chine, de l'Inde et du Pakistan. Si ses deux compagnes sont missionnaires, Evangeline poursuit un autre but : rédiger son Guide à l'usage des jeunes femmes à bicyclette, titre du présent roman. Mais leurs projets sont très vite entravés lorsqu'elles font la rencontre inopinée d'une pré-adolescente sur le point d'accoucher. Millicent met tout en oeuvre pour lui venir en aide, mais malgré tout, la jeune fille décède, leur laissant une petite fille.

De nos jours, Frieda, une journaliste sans réelles attaches, apprend qu'elle est l'héritière d'Irene Guy, une femme dont elle n'a jamais entendu parler et qui lui laisse notamment un hibou et un carnet de voyage...

Il ne faut pas se laisser abuser par la quatrième de couverture qui tend à nous faire croire à un roman d'aventures trépidant. En effet, la forme du journal tend à gommer la dramatisation, Evangeline notant ses impressions et ses mésaventures au fil des jours sans leur donner un relief particulier. A l'époque contemporaine, un narrateur omniscient se glisse dans le quotidien de Frieda pour nous montrer ses réticences à faire face aux tabous familiaux. Alors certes, le rythme est un peu lent et le récit de voyage induit par le titre se fait un peu attendre mais il n'en reste pas moins que c'est un roman très original, aux voix presque exclusivement féminines et définitivement anticonformistes. Et si l'intrigue n'est pas haletante - car le lecteur fait rapidement le lien par lui-même entre les deux époques-, le drame qui se dessine peu à peu dans l'Asie des années 1920 a fini par m'envoûter. C'est un roman sentimental - davantage qu'un récit d'aventures - qui retrace la découverte subtile et pudique des origines familiales ainsi que la naissance de l'instinct maternel. Et c'est ce qui m'a plu : le destin extraordinaire et tragique de ces trois femmes – Evangeline, Lizzie et Millicent – dont la vie cahotique de Frieda se fait l'écho quelques décennies plus tard.

Coup de coeur pour ce premier roman qui possède une véritable personnalité.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Presses de la cité pour cette belle découverte !
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}