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Critique de 5Arabella


Célèbre en son temps, bien oublié maintenant, le nom de Crébillon étant surtout connu grâce au fils du dramaturge. Protégé par Mme de Pompadour, et censeur de police, Voltaire ferrailla beaucoup avec lui, ce qui lui permet à l'heure actuelle d'être de temps en temps cité, à défaut d'être lu.

« Atrée et Thyeste » (1707) est dans la présentation du volume de la Pléiade consacrée au théâtre français du XVIIIe siècle définie comme sa pièce « la plus caractéristique ». Sa définition de la tragédie était « une action funeste qui devait être présentée aux yeux des spectateurs sous des images intéressantes, qui doit les conduire à la pitié par la terreur ».

L'histoire de l'Atrée et de Thyeste est certes propre à provoquer la terreur. Dans la mythologie grecque, suite aux violents différents entre les deux frères, Atrée finit, pour se venger à offrir à Thyeste ses propres enfants en guise de repas. Puis montre leurs têtes au père repu, avant de le chasser. Par la suite, Atrée va encore essayer de provoquer le meurtre de Thyeste, par Egisthe (plus connu pour être l'amant de Clytemnestre et le meurtrier d'Agamemnon) mais celui-ci est en réalité le fils de Thyeste, que ce dernier a conçu en violant sa propre fille, et une reconnaissance intervient avant que le meurtre ne soit consommé.

Crébillon concentre ces deux aspects du mythe en un. Atrée élève un fils de Thyeste, Plisthène comme le sien, en essayant de le former pour tuer son véritable père, Thyeste. Mais la voix du sang parle, et Plisthène malgré ses promesses, ne veut pas tuer Thyeste, d'autant plus qu'il nourrit un grand amour pour une de ses filles (et donc sa soeur, même s'il ignore ce lien de parenté). Atrée finit par le tuer en tentant de faire boire son sang à Thyeste.

Le mythe du repas cannibale est donc bien atténué dans la pièce, rendu plus présentable pour le spectateur. Une histoire d'amour conventionnelle agrémente le récit et permet d'avoir un personnage féminin sur scène.

Je n'ai pas trouvé tout cela bien palpitant, les personnages restent peu approfondis, et les vers sont très conventionnels, respectant certes les lois du genre, mais sans véritable originalité ni inspiration. J'ai du mal à imaginer cela sur une scène. C'est une curiosité, qui permet de voir à quel sorte de théâtre s'intéressaient les spectateurs de l'époque.
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