AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Laureneb


Une nouvelle découverte que je dois à l'émission de France Inter Quand les dieux rôdaient sur la terre qui m'a fait découvrir ce mythe de vengeance fraternelle et fratricide entre les enfants de Tantale, les deux frères, Atrée et Thyeste. J'ai d'abord lu la pièce antique de Sénèque, Thyeste, et j'ai découvert hier la version du XVIII ème siècle par Crébillon.
Et je préfère la pièce antique, en partie par ce que je lui reprochais, à savoir ses excès. Sénèque n'épargne rien de l'horreur, il nous montre la sanglante et macabre vengeance d'Atrée, qui découpe littéralement sur scène son neveu, le fils de son frère, pour lui servir à dîner. Thyeste mange donc sans le savoir le corps de son fils, mais tombant progressivement malade. Pendant ce temps, le soleil s'arrête – littéralement, une nouvelle fois, la nuit s'installe, les dieux eux-mêmes ne voulant pas assister à une telle cruauté.
Or, chez Crébillon, cet acte si atroce est édulcoré, comme pour respecter les règles de bienséance du théâtre classique. Ainsi, le fils n'est pas tué sur scène, et seul son sang est servi à son père. Crébillon rejette ainsi le sanglant, le gore même, hors de scène. Mais il rajoute un conflit de devoir, un dilemme qui pourrait évoquer Corneille, entre l'amour et le devoir : Plystène aime Théodamie, la fille de Thyeste, que son père Atrée lui demande de tuer. Cependant, cette intrigue secondaire complique l'action, Plystène oubliant d'ailleurs rapidement son amour en découvrant que sa maîtresse est en fait sa soeur... Crébillon n'est donc pas Corneille, l'aspect politique n'est que peu creusé, le conflit entre cités grecques n'est qu'un prétexte. Quant au style, Crébillon n'est pas Racine, ses vers ne sont pas de la poésie pure.
Oui, j'ai préféré la version antique...
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}