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Critique de Eric76


Le corps de Ludo parle pour lui. Un mètre quatre-vingt-quinze. Cent deux kilos. Tout en muscles. le genre de type qu'on envie, tellement il domine le monde par son volume et sa force. Un grand fauve ! Avec un gabarit pareil, on se doit d'être d'une tranquille assurance, d'être invulnérable. Presque invincible ! Depuis toujours, c'est ce qu'on attend de Ludo. Tant bien que mal, il s'est prêté à ce jeu, malgré ses fêlures, ses hésitations, ses échecs et ses peurs qu'il devait enfouir en lui, dissimuler comme une maladie honteuse. Il eut pourtant son compte, le grand Ludo : Mathilde, emportée par un cancer, qu'il ne put retenir malgré toute sa force ; la ferme familiale qu'il dut se résoudre à quitter ; et ce Paris irrespirable, grouillant de monde et d'ardeur, dans lequel il vivote et crève de solitude.
Toujours aussi facétieux, le destin lui lance entre les pattes Aurore. Aurore ! une urbaine jusqu'au bout des ongles. Belle, riche, hautaine, gracieuse… Une femme inaccessible pour Ludo, même en rêve ! Mais le monde d'Aurore, si brillant, si prospère, si parfumé, se dérobe sous ses beaux escarpins. Elle n'en peut plus de tous ces gens qui se métamorphosent autour d'elle, lui tournent le dos, l'ignorent, et en même temps lui bouffent tout son temps ; de ces petits coups d'épingles et de ces grandes trahisons qui l'assaillent, de ce monde factice et cruel. Tout coule entre ses belles mains de porcelaine ; elle ne retient plus rien, Aurore ! Elle a une peur panique de tout perdre… Alors elle s'accroche à Ludo comme à un rocher ; elle s'accroche à sa force, sa stabilité, sa tranquille assurance, son solide bons sens de paysan… Et ça le rend dingue Ludo d'être aussi important, aussi essentiel pour Aurore. Il se met à l'aimer éperdument, peut-être plus que sa propre vie. Pour la rassurer, il endosse une fois encore le costume du colosse, même s'il sait au fond de lui-même que ses pieds sont d'argile, qu'il est un fauve malchanceux.
J'ai lu les deux cents dernières pages en apnée tant j'ai eu peur pour nos deux amants fugaces. A chaque page, je les voyais flirter avec les limites, je me demandais quelle connerie ils allaient faire, cette connerie de trop qui risquerait de les faire tomber dans le précipice. Jusqu'à la dernière ligne de la dernière page, j'ai craint pour Ludo et Aurore, qu'ils ne se fassent rattraper et broyer par les autres… Pour celles et ceux qui ne l'ont pas encore fait, s'il vous plait, lisez ce livre…
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