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Citations sur La fille de Hokwerda (9)

Ce matin-là, son corps lui apparut comme transformé. Elle le remarqua tout d'abord dans les rues du quartier De Pijp en allant prendre le tramway : il semblait plus léger et plus dénoué, plus rond et plus agréable à voir et son existence était soudain si manifeste quelle en eut presque peur. À chaque pas, elle sentait ses seins, elle sentait encore, entre ses cuisses, la chaleur du plaisir qu'elle venait d'éprouver et sur son dos la sueur jaillie de ses pores dans la dernière étreinte. Elle marchait d'un pas vif, sans faire attention à la circulation, et elle regrettait d'être arrivée si vite à l'arrêt du tramway. Si elle en avait eu le temps, elle aurait parcouru à pied tout le chemin jusqu'à son travail pour pouvoir continuer à sentir le mouvement délicieux et insouciant de son corps.
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C'est une survivante, pensa-t-il soudain. S'il existe un verbe qui la caractérise, c'est celui-ci : survivre. Elle n'a rien fait d'autre depuis sa petite enfance. Elle a beau avoir l'air forte, lutter avec les garçons, rire du fond du ventre, sa vie n'a jamais été qu'une survie. Dans la maison d'ouvrier, près de l'Ee, où elle se levait à cinq heures du matin pour se réserver ne serait-ce que quelques heures de solitude. Pendant les dix années où elle avait tout sacrifié pour devenir une ping pong champ, quémandant l'approbation de son entraineur. Dans les années avec Marcus, elle avait survécu dans un milieu de drogués où elle se sentait malheureuse comme les pierres. Et finalement sa liaison avec cet escroc à tête intéressante, un homme plus vieux qu'elle, qui apparemment, la rassurait, qui répondait à ce besoin, si profond en elle qu'elle encaissait les coups avec patience.
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Après deux ans et demi, à la fois affamée et réticente, elle avait reconnu son corps. C'était comme si ses mains et ses lèvres, pas elle-même, le reconnaissaient ou qu'elle avait conservé le souvenir des formes de son visage sur ses lèvres, le souvenir de son dos sur ses mains -- elle retrouva , les yeux fermés, la cicatrice, l'endroit où son père l'avait blessé. Prise de peur, elle se leva. Mais pas moyen d'y échapper : revenue sous la couette, elle l'entoura de ses bras et de ses jambes et se mit à pleurer. Ses larmes flattèrent Henri. Mais si elle pleurait, c'était parce qu'elle se rendait compte que le lien qui la rattachait à cet homme n'était pas encore brisé.
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Existait-il une chose sur laquelle on avait menti autant que sur l'amour ?
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Elle se sentait prête, prête à s'engager, à être heureuse avec lui, à vouloir le bonheur. Au coin de la rue, près de l'Amstel, ils tournèrent pour entrer dans un café. Et dans ce mouvement elle jeta un coup d’œil sur les rails de tramway du côté de l'Opéra illuminé. Elle sursauta. Tout ce dont elle avait voulu se convaincre fut balayé d'un seul coup.
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Henri et sa vie chaotique et difficile qui la touchait plus profondément que toutes les carrières rationnelles et les vies préfabriquées du monde de Jelmer.
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Je t’énerve, dit-elle. Je t'ai énervé tout l'après-midi et toute la soirée. Tu voulais que je sois belle, mais j'ai mis les vêtements les plus affreux et j'ai l'air d'une pensionnaire. En visite chez mon père, je te déçois de nouveau : je perds la tête, je suis timide et je me conduis comme une enfant, et ça t’énerve. Mon manque d'équilibre t'énerve, mon milieu social t'effraie, les choses que j'ai vécues t'effraient : un père comme le mien, un entraîneur qui m'a eue en son pouvoir pendant des années, Marcus qui se drogue. Henri qui me bat... Tu ne veux rien savoir de ce genre de choses, tu veux avoir une femme sans problèmes, je ne fais que t'énerver, je ne réponds plus à ton attente.
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Elle marchait à côté d'Henri, et soudain elle sentit son odeur. Elle ne l'avait pas embrassé, ne lui avait pas serré la main, elle avait évité tout contact, mais elle ne put échapper à l'odeur de son corps ; cette odeur piquante, amère comme du bois calciné, pénétrait dans ses narines par ondées. Elle voulait la rejeter, mais au contraire, elle l'inspirait.
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Certains êtres ne veulent pas être heureux, avait-elle écrit, ils ne le veulent pas et dès que le bonheur se fait trop pressant, ils le détruisent.
Elle avait fait une croix sur lui.
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