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Critique de valochemat


Roman géométrique de terroir est le premier roman écrit en 1969 par un jeune auteur autrichien de 22 ans, Gert Jonke. Il est immédiatement remarqué par Peter Handke qui ne tarit pas d'éloges à son sujet.

Les éditions Monts Métallifères ont eu la merveilleuse idée de nous livrer récemment la traduction française de ce roman pour le moins original.

Deux personnes cachées dans la forge du forgeron souhaitent traverser la place du village sans être vues mais pour cela la place doit être vide et elle ne l'est pas. Alors ils observent.

Chaque chapitre relate le quotidien de ce village rural au nom inconnu et niché au coeur des montagnes par le biais d'un événement, d'un règlement (souvent absurde), de constructions, des arbres, du maire, curé, forgeron ou professeur, … Tout y est scrupuleusement organisé, réglé, contrôlé dans une rigidité presque mathématique. Mais c'est sans compter sur la nature prête à tout chambouler.

Il n'y a pas vraiment d'histoire, c'est un roman expérimental dont les différentes parties n'ont pas toutes de lien entre elles, je l'ai lu plutôt comme une succession des petites scènes. Pourtant, on ne s'ennuie pas car il y a des passages vraiment hilarants. Je retiendrai particulièrement ceux de la traversée du pont ou des chemins forestiers avec le formulaire à rallonge justifiant l'objet de la traversée et allant même jusqu'à demander « avez-vous une maladie sexuellement transmissible ? » ou encore « avez-vous donné des réponses fausses à certaines questions ? ».

Mêlant satire, fantaisie, passages plus techniques et poésie, ce roman décalé aux multiples structures qui n'hésite pas à nous gratifier de retraits, de croquis, de partition, … et qui dénonce notamment la déforestation et la standardisation est une expérience littéraire que j'ai été ravie de découvrir et que je recommande plus particulièrement à celles et ceux qui aiment se laisser surprendre.
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