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Critique de Manetheren


A l'occasion de la sortie de l'adaptation en série de la Roue du Temps, je me suis lancé dans une énième relecture de la saga de Robert Jordan. Oeuvre de l'auteur qu'il rédigea jusqu'à la fin de sa vie, elle est pour moi l'une des plus marquantes de la Fantasy.

Ce premier tome pose les bases de l'histoire : nos jeunes et moins jeunes protagonistes (Rand, Perrin, Mat, Egwene, Nynaeve, Moiraine et Lan), le principal antagoniste (Voldemort) (Ok, le Ténébreux) et ses suppôts, ainsi que la quête initiale (empêcher le Ténébreux de s'emparer du Dragon Réincarné et le faire basculer dans le DARK, comme moi quand on pique des frites dans mon assiette).

On découvre dans ce tome les qualités et les défauts qui font toute la saveur de ce qu'est la Roue du Temps. Robert Jordan est un fanatique des longues descriptions : l'ensemble de la première partie, qui se passe au Champ d'Emond, en est témoin. On se retrouve avec une description minutieuse et précise de chaque environnement, chaque bâtiment, des costumes ou des comportements des personnages, même secondaires, sur des pages et des pages. Il paraît même dans le milieu que c'est lui qui a scénarisé certains épisodes de Pokémon et des éternels Olive et Tom, preuve en est qu'ils parcourent 100 m de terrain en 20 minutes. Ah bah, ils suivent la méthode Jordan à la lettre. Personnellement, ces descriptions longues donnent à manger à l'imagination. L'immersion dans ce monde et la fascination pour telle sombre auberge ou tel arbre tordu n'en est que plus grande, mais ça peut en fatiguer plus d'un et c'est compréhensible aussi.

Les personnages de Jordan émergent à chaque coin de page et chacun d'entre eux avec sa personnalité propre, ses ambitions et ses peurs. Ce que j'aime particulièrement dans l'écriture de ces personnages, c'est leur vie intérieure. Les pensées de Rand quand il ramène son père, blessé, vers le village, les doutes des personnages vis à vis de Moiraine et de sa quête. Ou encore ces drôles de moments quand Perrin, un de nos trois candidats à la présidentielle de 998 de la Nouvelle Ère, pense que Mat ou Rand comprend mieux les femmes que lui, mais en vérité, ses compères pensent également la même chose.

Les trames lancées dans cette première partie de premier tome sont nombreuses et vont impacter la suite : l'ascendance de Rand, le discours de Moiraine et le changement d'état d'esprit des habitants du Champ d'Emond, les Trollocs et Myrddraals qui popent un peu partout sans explication, les prophéties du dragon, Ba'alzamon et ses yeux révolver, les Blancs manteaux, la dague, la Voie de la Feuille, les Perdus et les Aiels, la tour de métal vue de l'Écume. Tout va taper à court, moyen ou long terme. C'est d'un génie.

La vie faisant, j'ai fini ce tome 1-1 bien après le dernier épisode, ce qui permet d'apprécier les modifications de trajectoires opérées par le showrunner, d'être d'accord ou non avec ce qui a été décidé. Au moins, dans la série, les Blancs Manteaux servent à quelque chose.

Bon, la Roue du Temps est et reste pour moi l'une des meilleures sagas de fantasy, avec ses nombreuses qualités narratives et ses quelques défauts d'écriture. Quoiqu'il en soit, une fois le pied mis de ce côté-ci de l'Échine du Monde, peu d'entre nous repartirons et nombreux préféreront s'en aller sur les chemins, sur les traces de la Grande Quête du Cor.
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