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Critique de marsenavril


C'est d'une densité incroyable, la densité de ce que l'on ressent dans les non-dits. Cette fille de Walter, comme elle serait fille de personne, un être d'absence et de fuite, est poreuse, vacante, ouverte au monde qui l'environne. Avide de capturer le sens de son père, elle capture tous les sens du monde qui l'entoure. La nature des hommes, la nature des relations qui se tissent entre eux, surtout dans les non dits, la nature géographique du lieu (une propriété agricole) et de ce qu'il incarne pour chacun (un royaume, une prison, un monde en train de sombrer...). Cette enfant silencieuse passe son temps à lire le monde d'une manière intuitive, animale, profonde, instictive, à en discerner les centres de gravité et à ne se trouver de place dans aucun de ces centres : la densité de la fratrie, la densité de la mère et celle du beau-père, la densité du grand-père, imprécateur impuissant dans un monde qui sombre... Elle n'est au coeur de rien alors qu'elle est au centre de ce monde qui se désagrège, elle, le témoin, lectrice muette de tous ces centres désaccordés, extrapolés, elle trace des cercles de plus en plus précis jusqu'au coeur de sa vérité. C'est lancinant, vertigineux, comme une chute dans le vide, c'est un roman magnifique.
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