La Ceinture magique

Un jour, dans un lointain royaume, un père laissa à ses fils un étrange héritage. L'aîné reçut un sac de 100 000 pièces d'or ; le cadet, une corne où il suffisait de souffler pour qu'apparaisse une troupe de 100 000 soldats ; et le plus jeune, un garçon nommé Petit-Jean, un vieux ceinturon magique qui lui permettrait d'aller où il voulait.

Soudain Petit-Jean a une idée, une
idée extraordinaire, une idée géniale, une
idée si méchante qu'elle lui fait presque
peur !

Arrive alors en calèche un médecin royal vêtu de sa
robe noire, un grand sac à la main. Mais, trois minutes
plus tard, le voilà qui remonte dans sa calèche en se
frottant le bas du dos.
– La princesse est très malade, chuchotent les
servantes, les gardes et les laquais, que la nouvelle
ne semble pas beaucoup attrister.
Petit-Jean s'approche.
– Je suis médecin ambulant, annonce-t-il. Je guéris
les malades avec des herbes et des racines
exotiques. Laissez-moi examiner la princesse.

Affamé, Petit-Jean remarque alors un arbre, couvert
de belles pommes luisantes. Il en cueille trois qu'il se met
à croquer.
Quand il les a toutes mangées, il a l'impression bizarre
que son nez a changé. Mais, oui ! Il s'est épaissi, il a
grandit, il s'est allongé, allongé...
Petit Jean ne trouve pas ça drôle ! C'est alors qu'il
aperçoit un autre arbre, couvert celui-là de prunes
bleues bien mûres. Il en cueille trois et commence à les
manger.
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- Oh ! Petit-Jean, lui dit son frère aîné en apprenant
l'histoire, cette princesse est un vrai démon ! Tiens,
prends ce sac et va lui demander ce qu'elle veut en
échange de ta ceinture. Mais ne lui dis pas combien d'or
il contient, sinon, elle va tout prendre.
Petit-Jean promet d'être prudent et remercie son frère.
Le lendemain, il prend le chemin du château, avec le
lourd sac sur l'épaule.

– Je... Je... Je ne voulais pas vous faire peur, bafouille
Petit-Jean ? J'ai simplement bouclé ma ceinture et
souhaité vous voir, vous la célèbre prin...
– Montre-moi cette ceinture, coupe la princesse. Elle
la lui prend des mains et, vite, sort de la pièce sans
un mot de plus. Quant à Petit-Jean, il est chassé du
château à coups de pied au derrière. Il lui faut trois
jours pour rentrer chez lui, où il arrive épuisé et
affamé.

- Ne fais pas l'idiot, rétorque la princesse. Comment pourrais-tu posséder une telle fortune ? Fais-moi voir ce sac...
Elle l'ouvre, voit les pièces d'or et, vite, tend le sac à son valet.
- Je vais réfléchir... dit-elle.
Et Petit-Jean est encore une fois jeté dehors comme un malpropre. Au retour, son fardeau s'est allégé, mais il a le cœur lourd.