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Critique de j.francois


Roman qui dévoile une facette de l'Inde actuelle, traversée de contradictions, entre modernité et poids des traditions
Ce premier roman de Manu Joseph laisse une impression à la fois familière et exotique. Les enjeux de pouvoirs et rêves de promotion sociale restent universels mais la société indienne fonctionne selon des codes qui ne nous sont pas familiers.
Ayan, un dalit, nouveau nom, plus politiquement correct donné à la caste des intouchables est le secrétaire du directeur d'un des plus éminents instituts de recherche d'astrophysique indien. Père d'un jeune garçon de onze ans, il ambitionne pour son fils un avenir meilleur que le sien, rêvant de le voir rejoindre les équipes de chercheurs de l'institut. D'un jeu qui peut paraître innocent au départ, il convaincra son entourage que son fils est un génie. Parallèlement, Arvind, le directeur issu de la caste des Brahmanes poursuit des projets scientifiques insolites, prometteurs ou insensés qui pourraient lui ouvrir les portes du Nobel.
Le roman met en scène Ayan et sa famille, son quartier pauvre dans un bidonville de Bombay et Arvind, Brahmane, directeur fantasque et sûr de lui-même dont la destinée correspond aux parcours des castes supérieures de l'Inde. Ces deux univers se côtoient, se croisent sans se mêler. Bien qu'évoluant dans un milieu scientifique, ce roman est n'est pas un ouvrage de vulgarisation sur l'astrophysique mais bien un roman social qui décrit des interrelations entre des individus porteurs des ambitions et travers de leurs castes respectives.
Le roman passe par plusieurs registres : le sordide avec les bribes de descriptions de conditions de vie des dalits, mais aussi des femmes indiennes plus généralement, la dérision et l'humour avec les mensonges et stratagèmes montés par Ayan pour convaincre les institutions des talents de son fils, la comédie humaine enfin avec les épisodes amoureux d'Arvind et les rivalités ambitieuses des chercheurs de l'institut.
Portrait partiel de l'Inde, microcosme à l'échelle de ce sous continent d'1.3 milliard d'habitants, l'auteur nous montre dans un texte simple et efficace les relations entre les individus, les préjugés et les tensions qui s'exercent à tous le niveau : dans les familles entre maris et femmes, dans les cercles de travail, entres les classes sociales. C'est une société dure et ambitieuse qui nous ait décrite, loin des clichés bollywoodiens ou européens.
C'est un roman distancié et critique, sans concession dont l'attrait est aussi l'humour et l'oeil amusé, voire ironique que l'auteur porte sur ses contemporains. C'est aussi un roman très riche et foisonnant dont les fils se tissent progressivement pour terminer dans un dénouement spectaculaire.
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