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Critique de traversay


Il est malin et malicieux, le premier roman de Manu Joseph, journaliste indien réputé pour ne pas utiliser la langue de bois. Centré sur deux personnages principaux, un dalit (intouchable) et un brahmane (classe dominante), le premier étant le secrétaire/assistant du deuxième, scientifique "nobélisable" et directeur d'un institut de recherche prestigieux, Les savants s'attaque au système des castes, avec une vivacité et une ironie qui font tout le sel de ce livre qui a le bon goût de ne pas céder à l'exotisme facile, ce qui ne l'empêche pas d'être furieusement divertissant, par ses côtés ludique et narquois, dans l'illustration de l'éternel combat du pot de terre contre le pot de fer. Comme dans Les fabuleuses aventures d'un indien malchanceux ..., Les savants ne brille pas par son style, mais par sa construction, ses intrigues parallèles qui se rejoignent, et la description savoureuse d'un microcosme, celui de scientifiques de renom qui se livrent une lutte sans merci pour le pouvoir. S'il est parfois alourdi par des discussions ésotériques entre savants, le roman est irrésistible quand il évoque les stratagèmes de son héros dalit qui tente de faire passer son fils pour un génie des sciences, ce qui permet à l'auteur de se gausser de la rigidité, du conservatisme et des hypocrisies d'une société indienne toujours régie par des règles archaïques. Réaliste, moqueur, léger sur des sujets graves, Les savants n'a pas la prétention de se hisser au niveau des meilleurs romans sociaux indiens. Plutôt conçu comme un conte satirique, il donne une vision lucide d'un pays en pleine mutation, pétri de contradictions et de paradoxes, qui pourrait bien être à la veille d'une vraie révolution culturelle.
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