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Critique de Titania


Ce court roman écrit comme le journal intime de John Mitchell, celui qui aurait pu être le dernier gardien du site, nous fait approcher une réalité terrible, par petites touches sensibles et sobres posées par un homme décrit comme un petit fonctionnaire discret.

De quoi est fait un pays finalement ? Les Etats-Unis, comme pas mal de pays d'ailleurs…par apports successifs de population, et forcément dans la douleur…

Ce narrateur nous raconte le quotidien sordide de la troisième classe des « bateaux bétaillères » en partance pour l'Amérique. Il évoque les formalités administratives impitoyables, presque humiliantes, les séances de tri et de sélection des migrants, dans des locaux peu confortables. Il évoque aussi tout ce qu'ils ont fui. Il raconte le déracinement, la crainte de la perte d'identité, la vie dans cette sorte de "camp de réfugiés" à 3 km au large de la grande ville, où les migrants pouvaient séjourner un certain temps, sous l'oeil impassible de Miss Liberty.

John Mitchell évoque aussi ses amours tragiques, sa femme Liz, et Nella, l'immigrante italienne.
Des personnages comme l'anarchiste italien, l'écrivain hongrois démontrent qu'il y a un monde entre version officielle et qualité intrinsèque d'un être humain, que cela rend la tâche de veille aux frontières et de protection du pays un peu surréaliste.

Le choix d'un livre n'est jamais anodin…
Je ne me souviens plus qui a mis sur mon chemin ce livre qui a rencontré ma mémoire de voyageuse... Il y a deux ans, Peter, un « Big Apple greeter » passionnant me racontait en face de l'océan à Battery Park, ses parents émigrés polonais inscrits sur le registre à Ellis Island, devenu musée de l'immigration...

Derrière les faits historiques, il y a des êtres humains, c'est ce qu'on se disait un jour avec Latina et Foxfire et d'autres encore au cours d'une conversation, sur Babelio, à propos d'un autre livre.

Parfois la fiction parle mieux de la réalité que les livres d'histoire....c'est encore le cas avec ce roman.


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