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Critique de Eric76


On est parfois subjugué en admirant un tableau, en écoutant quelques notes de musique ou en lisant un livre. Par quelle alchimie parviennent-ils à toucher notre sensibilité, à nous faire monter les larmes aux yeux, à nous renvoyer à des moments intimes et forts de notre existence ?
C'est un de ces moments particuliers, si beau, si douloureux, que connaît une femme en découvrant dans un musée ce tableau du XVIIème siècle : « Saint Sébastien soignée par Irène » de George de la Tour.
Notre héroïne ne cherche pas à analyser cette attirance presque physique. Elle se laisse engloutir par le regard rayonnant de la jeune femme du tableau, par la légèreté de ses mains posées sur la blessure de Sébastien. Et son amour perdu lui saute alors au visage. Elle se souvient de ses moments miraculeux où elle ne touchait plus terre, où elle vivait plus fort, plus haut. Où sans lui, elle se sentait incomplète. Elle était éblouie, ou plutôt aveuglée par cet homme à qui elle avait offert la meilleure part d'elle-même.
Un amour unique, un amour banal, comparable à celui que Laurent, jeune peintre apprenti sorti du ruisseau par George de la Tour, entretient pour la belle Irène. Un amour impossible qui le fait souffrir autant qu'il le fait grandir.
Une passion qui transcende comme celle de George de la Tour quand il se lance dans la réalisation de son chef-d'oeuvre. Arrivé au sommet de son art, il a l'orgueil démesuré de vouloir « peindre le silence, le temps arrêté, l'appel d'une voix dans la nuit, la lueur qui nous guide ».
Au-delà des siècles, un roman à trois voix : celle du vénérable et contemplatif George de la Tour, du jeune et bouillonnant Laurent, de notre belle inconnue égarée dans le clair-obscur du tableau.
Un roman qui parle d'amour et de passion ; un roman qui chasse les ombres et toutes les insignifiances de la vie quotidienne.

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