Citations sur Alfred Dreyfus officier en 14-18 - Souvenirs, lettres.. (4)
8 novembre 1917 (à la marquise) : les nouvelles d'Italie sont mauvaises : savez-vous que la trouée à pu se faire parce que deux divisions italiennes travaillées par les menées pacifistes, se sont rendues sans combattre. Dès lors l'ouverture était faite dans le corps de bataille et a amené le recul souvent désordonné des autres unités.J'espère que l'armée italienne, arrivera à se ressaisir... et à chasser l'envahisseur.
476 - [p. 92]
En tout état de cause, l’affectation concomitante en janvier 1917 de Larpent et de Dreyfus au sein de la même unité ne laisse pas d’étonner ! Est-elle due au hasard des affectations en temps de guerre ? Nous ne le pensons pas. En effet, les services spéciaux de renseignements de l’état-major ne peuvent pas ignorer que Larpent et Dutrait-Crozon (collaborateur à la Revue de l’Action française) sont un seul et même personnage. Il y a donc un machiavélisme certain à placer Dreyfus sous les ordres d’un officier antidreyfusard acharné et une volonté délibéré de lui nuire. Le changement d’affectation de Dreyfus de la 1ère armée (officieusement prévue) vers la 6e armée ne serait-il pas la manifestation d’une intervention hostile ?
472 - [p. 6]
L'abominable guerre que nous fait l'Allemagne, les théories qui ont fanatisé ce peuple, faussé les esprits, rendu les âmes féroces et incapables d'un sentiment noble et élevé. C’est le culte de la force, de toute son horreur, la force ayant comme moyens les meurtres, la rapine, le viol, la destruction (lettre du 24 avril 1915 à la marquise Arconita- Visconti)
468 - [p. 43]
Autre critique, mais dans un registre très différent : la guerre et ses malheurs renforcent les liens entre l'armée et la religion catholique :
« Il est à craindre que l'Eglise n'accapare le mouvement pour essayer de reconquérir l'influence politique qu'elle a perdue. Et cela est très dangereux ». (lettre de Alfred Dreyfus à son fils le 27 octobre 1915).
Bien que croyant et élevé dans la tradition juive, Alfred Dreyfus ne pratique pas et affiche volontiers des convictions laïques, refusant tout cléricalisme. Il se souvient aussi sans doute que les prêtres catholiques, dans leur grande majorité, avaient été très antidreyfusards au cours de l'Affaire.
465 - [p. 39]