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Critique de Davjo


Davjo
01 novembre 2014
Un professeur de psychiatrie à la Pitié-Salpêtrière échappe de peu à la mort en faisant un saut de coté dans une rue de Paris. le bus klaxonne et passe, l'accident est évité.
Le professeur de psychiatrie nous explique le phénomène dans son cerveau, héritier de milliers d'années d'Évolution, qui lui a permis d'avoir ce réflexe.
Surtout, ne pas réfléchir.
Et ensuite, la peur rétrospective, la frustration, la salve noradrénergique de son hippocampe. Pourquoi il a besoin d'en parler aux autres, avec lui-même, de refaire l'histoire, pour "essorer le souvenir" dit-il.
Roland Jouvent va utiliser une métaphore qui va lui servir de fil directeur tout au long du livre, celle du cheval et du cavalier. le cheval c'est notre cerveau héritier de l'Évolution darwinienne, depuis l'apparition des neurones il y a 700 millions d'années jusqu'au 2 mètres carrés de structures cérébrales superposées et repliées en plissements successifs dans notre boîte crânienne.
Le cavalier, c'est notre intellect, cette capacité à faire des opérations symboliques: raisonner, anticiper, planifier, associer. Les animaux ne peuvent pas le faire. Ce qui d'ailleurs ne nous empêche pas d'avoir une "connivence limbique" avec eux (voir le chapitre Citations).

Pour introduire son chapitre sur la simulation, le professeur de psychiatrie se souvient de Jean-Claude Killy capable de visualiser et de chronométrer son parcours mental au ski au point de prédire le temps qu'il va faire. le skieur olympique avait en fait découvert que le penser peut remplacer le faire. Cela est prouvé par l'imagerie cérébrale une vingtaine d'années plus tard.

La simulation, c'est aussi la capacité à nous représenter un événement agréable: une baignade au bord de la mer ou l'anticipation d'un départ en vacance. Les réseaux de neurones pour faire et pour imaginer une action sont les mêmes.

Ensuite, Roland Jouvent va se pencher sur les gens sans envies, sans désirs, du stade de l'anhédonique à celui du déprimé chronique. Puis sur le corps, l'importance de l'imitation et le rôle des neurones miroirs.
Vers la fin du livre, il veut mettre en rapport ce "cerveau magicien"- notre capacité à nous raconter sans cesse des histoires pour habiller le réel- avec les moyens de soigner, de la psychanalyse aux thérapies comportementales et cognitives (TCC). Il raconte une analyse qu'il a mené en tant que psychanalyste, une erreur qu'il a commis avec un patient, et compare les thérapies, les médicaments.

C'est toujours un crève-coeur d'essayer de résumer ce genre de livre, on ne peut pas tout dire des notions complexes que l'auteur rend limpide et on a peur de trahir. de tous les bouquins sur le cerveau que j'ai lu, c'est le plus abordable. C'est mieux de lire ce livre de manière linéaire mais il est tellement bien découpé qu'on peut revenir vers les dizaines de petits chapitres d'une manière indépendante.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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