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EAN : 9782738118790
252 pages
Odile Jacob (02/04/2009)
4.14/5   7 notes
Résumé :

Lorsque nous nous remémorons une altercation ou la racontons, ne mêlons-nous pas ce que nous avons dit et ce que nous aurions dû dire ?

Pour tirer notre épingle d'un jeu qui n'a pas tourné à notre avantage ?

Le cerveau magicien, c'est cette capacité qu'a notre cerveau de nous donner une représentation de la réalité qui nous évite du stress ou du déplaisir et nous procure des satisfactions ou du plaisir.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un professeur de psychiatrie à la Pitié-Salpêtrière échappe de peu à la mort en faisant un saut de coté dans une rue de Paris. le bus klaxonne et passe, l'accident est évité.
Le professeur de psychiatrie nous explique le phénomène dans son cerveau, héritier de milliers d'années d'Évolution, qui lui a permis d'avoir ce réflexe.
Surtout, ne pas réfléchir.
Et ensuite, la peur rétrospective, la frustration, la salve noradrénergique de son hippocampe. Pourquoi il a besoin d'en parler aux autres, avec lui-même, de refaire l'histoire, pour "essorer le souvenir" dit-il.
Roland Jouvent va utiliser une métaphore qui va lui servir de fil directeur tout au long du livre, celle du cheval et du cavalier. le cheval c'est notre cerveau héritier de l'Évolution darwinienne, depuis l'apparition des neurones il y a 700 millions d'années jusqu'au 2 mètres carrés de structures cérébrales superposées et repliées en plissements successifs dans notre boîte crânienne.
Le cavalier, c'est notre intellect, cette capacité à faire des opérations symboliques: raisonner, anticiper, planifier, associer. Les animaux ne peuvent pas le faire. Ce qui d'ailleurs ne nous empêche pas d'avoir une "connivence limbique" avec eux (voir le chapitre Citations).

Pour introduire son chapitre sur la simulation, le professeur de psychiatrie se souvient de Jean-Claude Killy capable de visualiser et de chronométrer son parcours mental au ski au point de prédire le temps qu'il va faire. le skieur olympique avait en fait découvert que le penser peut remplacer le faire. Cela est prouvé par l'imagerie cérébrale une vingtaine d'années plus tard.

La simulation, c'est aussi la capacité à nous représenter un événement agréable: une baignade au bord de la mer ou l'anticipation d'un départ en vacance. Les réseaux de neurones pour faire et pour imaginer une action sont les mêmes.

Ensuite, Roland Jouvent va se pencher sur les gens sans envies, sans désirs, du stade de l'anhédonique à celui du déprimé chronique. Puis sur le corps, l'importance de l'imitation et le rôle des neurones miroirs.
Vers la fin du livre, il veut mettre en rapport ce "cerveau magicien"- notre capacité à nous raconter sans cesse des histoires pour habiller le réel- avec les moyens de soigner, de la psychanalyse aux thérapies comportementales et cognitives (TCC). Il raconte une analyse qu'il a mené en tant que psychanalyste, une erreur qu'il a commis avec un patient, et compare les thérapies, les médicaments.

C'est toujours un crève-coeur d'essayer de résumer ce genre de livre, on ne peut pas tout dire des notions complexes que l'auteur rend limpide et on a peur de trahir. de tous les bouquins sur le cerveau que j'ai lu, c'est le plus abordable. C'est mieux de lire ce livre de manière linéaire mais il est tellement bien découpé qu'on peut revenir vers les dizaines de petits chapitres d'une manière indépendante.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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Ne croyez plus l'adage selon lequel en tout homme sommeille un cochon. En réalité, c'est un cheval. Mais qu'on se rassure, le cavalier n'est pas loin… le cheval, selon la métaphore développée tout au long de cet ouvrage, est en effet la partie la plus ancienne de notre cerveau, l'animal qui est en nous. Il s'occupe des émotions, des sens et des besoins. En prise avec le présent et le passé, vigilant sur le monde immédiatement perceptible, il apprend de nos expériences et développe des automatismes propices à la survie. le cavalier, c'est le néocortex, plus lent, qui prend le temps de construire une interprétation à la réalité immédiate, et qui sait s'en abstraire et anticiper ses changements
Lien : http://www.scienceshumaines...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes des machines à imaginer, à rêver, des machines à habiller le réel. Le cerveau est un magicien, un illusionniste. Nous utilisons notre pensée pour pallier les insuffisances du réel.

L’activité psychique un outil décisif de l’adaptation. Le magicien en nous est notre premier thérapeute. C’est un grand couturier du réel. Non contents d’observer le monde qui nous entoure, nous avons pris l’habitude de le rejouer et de le travestir pour nous l’approprier. Nous passons notre temps à nous raconter des histoires.

L’héritage des apprentissages du passé, privilège du cheval, et la construction d’un avenir, mission du cavalier. Le cerveau créé du sens.

Socrate : « un trésor de belles pensées vaut mieux qu’un amas de richesses »

La reproduction et la survie de l’espèce étant assurées, la pression évolutive délaisse les actes naturels, voués à être remplacés par des symboles dépourvus de sensualité. D’un livre, d’une thèse, d’un bâtiment, on surprend les hommes à dire : « c’est mon enfant ». Même la conception peut devenir allégorique. Le commerce porte sur des valeurs virtuelles substituées aux produits tangibles. Nous devenons des êtres psychiques, presque désincarnés.

L’environnement stimule le développement de la pensée et la pensée enrichit l’environnement de ses créations symboliques.

Notre ancêtre, Homo sapiens, allait établir cette nouvelle loi de la nature : devenir des êtres psychiques.
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Cela peut paraître trivial ou simpliste, de dire que la compagnie d'un animal domestique repose le cerveau, mais c'est tout à fait exact physiologiquement. Il faut juste ajouter que notre néocortex est moins sollicité qu'avec les congénères humains: l'échange repose sur une confraternité limbique. Des études épidémiologiques ont montré que la tension artérielle baisse significativement lorsqu'on possède un animal de compagnie. C'est aussi démontré, et c'est plus surprenant, chez des étudiants mis en présence d'un chien inconnu
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S'il pleut et que je dis: « Ça tombe bien, je voulais aller au cinéma », je transforme un événement qui s'impose à moi en quelque chose qui m'appartient, comme si je l'avais souhaité, anticipé, presque décidé. Je tenterai de montrer que, souvent, le mécanisme central de la magie cérébrale consiste dans ce commerce subtil entre l'analyse des péripéties du monde et leurs transformation en intentions, en une création de sens.
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Avant même de savoir qu'il est lui, le bébé imite la mère. Dans notre laboratoire, Jacqueline Nadel a montré qu'à 15 minutes de vie, un nouveau-né pouvait imiter sa mère ! Ses vidéos font le tour des conférences spécialisées du monde entier. Surtout, elle a eu le mérite de montrer les capacités néonatales qu'impliquait cette imitation ultraprécoce: reconnaissance de la face humaine versus une non-face, et reconnaissance du mouvement biologique versus non-biologique. Ces premières acquisitions motrices et émotionnelles vont se complexifier vers le deuxième mois, nous le verrons.
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Killy: On dit que le soir dans sa chambre, le futur triple champion olympique chronométrait son parcours mental. Puis il recommençait sa simulation pour essayer de gagner quelques dixièmes de secondes. Le lendemain, il paraît qu'il pouvait prédire avec un écart de moins d'une seconde le temps qu'il mettrait à effectuer un slalom qu'il n'avait encore jamais descendu dans la réalité. Plus de vingt ans avant les scientifiques( Jean Decety et Marc Jeannerod) , Killy avait découvert que l'imagerie mentale motrice était une simulation synchrone de l'action.
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Roland JOUVENT – Psychiatre Ancien Chef de Service de l’Hôpital Pitié Salpêtrière, Professeur emerite à Sorbonne Université. Il a fondé et dirigé le laboratoire « Centre des Emotions » à la Salpêtrière
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