AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Chouchane


Ça donne chaud ! Comme les virus dévorent leurs hôte et en meurent, les humains dévorent leur planète et…
Autant, vous avertir je n'ai aucun neurone scientifique, pas l'ombre d'une intelligence mathématique, rien et pourtant j'ai beaucoup aimé même si ça fait un peu (beaucoup) flipper !
En bon scientifique, Jean Jouzel pose les faits, rien que les faits, ni jugement, ni opinion (ou très peu). On démarre par le passé, et c'est passionnant. J'ai adoré découvrir qu'il y a dans les nuages de l'eau lourde et de l'eau légère. L'eau lourde se transforme en pluie dès que la température baisse. Les nuages voyageant vers les pôles, si la période est glaciaire, ils y arrivent avec de uniquement de l'eau légère dans leurs bagages. Ainsi les carottes de glace que les scientifiques prélèvent dans les pôles donnent des indications très précises ce qui c'est passé en fonction de la nature de cette eau congelée. Ils ont aussi découvert que depuis le XVIII° siècle les carottes sont pleines de bulle de gaz et que c'est le signe d'une activité humaine produisant du carbone, puis trop de carbone, puis trop de gaz divers. Au fil des pages ça se complique rudement mais je ne me suis pas sentie obligée de tout comprendre.
Le climat est comme nous, vivant et relié à tout : aux océans, aux rivières, aux arbres, à la terre, aux animaux… et il suffit qu'un seul de ces facteurs se modifie pour que le reste se mette en mouvement et les prédictions deviennent des calculs sophistiqués nécessitant le croisement des connaissances de physiciens, biologistes, chimistes … On ne peut rien isoler, la plus petite des analyses doit prendre en compte le Grand Tout. Prenons un exemple (que j'ai compris), toutes les formes de vie sur terre dégagent du gaz carbonique, celui-ci repart dans l'atmosphère ou est emprisonné dans deux grands « puits » la terre et l'océan. Il est prisonnier du froid qu'il y fait et ne se libère que petit à petit en fonction des saisons. Si ça se réchauffe sur terre, et bien ça se réchauffe aussi sous terre et sous l'océan et ça va libérer des milliards de tonnes de gaz et ça veut dire quoi ? la fin de la vie par asphyxie mais avant il y aura pleins de catastrophes pas très chouettes. Des naturelles mais aussi des humaines des guerres de l'eau, des migrants climatiques, de la pauvreté puis de la misère. Finalement, tout ce chaud ça fait froid dans le dos.
Attention, le livre ne se résume pas à ça, mais bon les chapitres sont parlants « Spirale vicieuse » « L'adieu aux glaciers » « Les mers acides » « eau raréfiée » « réfugiés climatiques » « le paysage français déjà modifié »… Moi, ça m'a fait de la peine de découvrir que mes enfants et mes petits enfants n'auront pas une planète aussi belle que celle de mes parents.
La bonne nouvelle, c'est qu'à force de présenter leurs résultats le GIEC a été entendu malgré de sacrés obstacles. Tout le monde est désormais d'accord sur un point : ça craint ! Jean Jouzel présente alors la partie dite « positive » : les sommets, les conventions climats, le protocole de Kyoto…. C'est le sujet de tout un chapitre, promesses, engagements, aides aux pays en développement,… mais il se montre très sceptique sur les résultats, l'effet de serre se renforce, la chaleur augmente. Pour Jouzel avec à sa suite, d'un bout à l'autre de la planète des scientifiques, des économistes, des sociologues, des philosophes … il faut changer les objectifs. La croissance n'est plus le sujet, il faut prendre un tournant, revoir nos façons de vivre, notre économie.
Dans la dernière partie, il propose de pistes, aucune ne permettra un retour à une situation climatique passée, ce n'est déjà plus possible. Il s'agit désormais de s'adapter à ce climat modifié . Il faut changer notre agriculture, planter des arbres adaptés, revoir notre gestion énergétique, transports, déplacements, bâtiments... tout doit être recalculé. Et ça m'a fait rire quand dans le chapitre sur l'élevage Jouzel qui se montrer quand même optimiste en dit : "Enfin dans les pays froids, un petit réchauffement offrira l'avantage de ne plus avoir à protéger les animaux du droit l'hiver..." Ben voilà un truc super !

Si vous cherchez des vraies bonnes nouvelles, vous risquez de ne pas en trouver dans ce livre. Cependant, s'il est vrai qu'un homme averti en vaut deux vous prendrez de la valeur et un bon shoot de mélancolie.
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}