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Critique de MaminouG


Quelle ne fut pas ma surprise lors de la dernière Masse Critique "Littérature générale" initiée par Babelio, de découvrir dans la liste des romans "Classe unique" de Roger Judenne. Pourquoi cette surprise ? Parce que l'auteur est un de mes anciens collègues instituteurs – à cette époque les Professeurs d'école n'existaient pas encore - avec lequel j'avais suivi un stage de cinq semaines à l'Ecole Normale de Chartres sur le thème "L'écrit au CM". Il écrivait déjà.

Dans ce nouvel ouvrage il raconte l'histoire de Jacques Gaubert, instituteur dans la classe unique de Chambray petit village d'Eure-et-Loir, et, comme le veut la coutume, secrétaire de mairie. Sa femme Marianne est infirmière libérale et sillonne les routes des environs pour soigner ses malades. Claire et Frédéric, leurs enfants, tous les deux élèves dans cette classe complètent ce tableau de famille idyllique. Idyllique jusqu'au jour où l'Inspecteur vient annoncer à Jacques la fermeture de l'école à la prochaine rentrée faute d'un effectif suffisant. Jacques va alors se battre pour conserver cette école. C'est le début des regroupements pédagogiques.

On sent dans l'écriture léchée, simple mais parfaitement académique, posée, réfléchie, l'amour de Roger Judenne pour son métier – qui fut aussi le mien – et l'Ecole de la République : "Maître d'école… A ses yeux, cette dénomination de maître d'école le place au noble rang des maîtres-artisans. Maître-menuisier, maître-maçon, maître d'école… Quelle fierté d'appartenir à l'aristocratie des métiers !". C'est une des raisons pour lesquelles j'ai apprécié ce roman que l'on pourrait classer dans la catégorie "terroir". J'ai exercé ce métier pendant plus de vingt ans et ai retrouvé dans ce récit tout ce qui fut ma vie dans les années quatre-vingt même s'il se passe dix ans plus tôt.

L'auteur décrit par le menu la vie quotidienne d'un enseignant de cette époque, des rapports proches et apaisés qu'il entretenait avec les parents, de cet amour qu'il donnait à ses élèves, de sa vie consacrée aux autres. Il n'occulte, par ailleurs, aucun des aléas liés à l'administration et ses raideurs "La note, c'est un casse-tête pour un inspecteur. En principe, elle doit être contenue dans une grille qui fait qu'un excellent débutant au premier échelon ne dépasse jamais 12 et qu'un maître très médiocre au 11ème échelon…n'a que très rarement moins de 18."

J'ai aimé ce roman pour ma jeunesse retrouvée, pour la balade dans cette Beauce parcourue en long et en large il y aura bientôt quarante ans. J'ai apprécié cette belle image donnée des enseignants dévoués à leurs élèves.

J'avoue cependant que je l'aurais préféré réduit d'une bonne cinquantaine de pages qui lui aurait donné davantage de peps tout en gardant son côté suranné.

Je remercie infiniment Babelio et les Editions de Borée pour cette lecture.

Lien : https://memo-emoi.fr
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