AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de oiseaulire


Charles Juliet rencontre Samuel Beckett à quatre reprises, en 1968, 1973, 1975 et 1977, et lui témoigne une telle admiration que ce dernier en semble gêné.
Pourtant, le courant finit par passer entre les deux hommes et Beckett s'exprime volontiers entre deux silences : la généalogie de son oeuvre, notamment l'illumination de 1946 à Dublin où il a trouvé la voie de son expression littéraire propre : accepter d'exprimer le chaos qui est en lui ; ses protestations véhémentes contre ceux qui le définissent comme un écrivain de l'absurde : " Je n'ai jamais été d'accord avec cette notion de théâtre de l'absurde. Car là, il y a un jugement de valeur. " ; son rejet des interprétations universitaires de son oeuvre, " inutile vivisection " ; sa conception du travail de l'artiste qui est de disparaître en tant qu'individu de ce qu'il fait ; son goût pour les écrits mystiques de Jean de la Croix, maître Eckhart, Ruysbroek : " Oui... j'aime... j'aime leur... illogisme... leur illogisme brûlant... cette flamme... cette flamme... qui consume cette saloperie de logique." ; son amitié indéfectible pour le peintre Bram Van Velde ; sa crainte de la vieillesse, oscillant entre acceptation de ce moment de liberté créatrice et résignation accablée.
Un témoignage fort de Juliet qui a rencontré une ascèse et un outil de connaissance de soi dans le dépouillement du Maître, même si Beckett semble en douter : " Eloignez-vous, et de vous, et de moi."
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}