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Critique de Sachenka


Victoire-Divine est un roman pour adolescents qui traite de l'intimidation. Eh oui, un autre ! Ceci dit, il est assez original dans son traitement. Vous n'avez rien lu de pareil, je vous le garantie. Victoire-Divine, ce n'est pas seulement le titre de ce roman, c'est aussi le prénom du personnage principal, cette jeune fille de 3e année du secondaire (également 3e en France), pensionnaire dans le réputé collège Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. Elle y est boursière alors elle travaille d'arrache-pied pour garder la moyenne mais surtout elle se tient à distance de l'élite, capable du meilleur comme du pire. Surtout du pire, à ce qu'il paraît…

Jusque là, rien de spécial. Toutefois, Victoire-Divine s'est fait toute une représentation de son milieu scolaire. En effet, d'autres élèves et tout le personnel sont affublés de surnoms empruntés à la culture populaire, allant du surveillant Aristide au directeur LeMini en passant par des enseignants comme Enrique Iglesias et Shrek. Toutefois, c'est la hiérarchie entre les jeunes qui fait réagir. Il y a la Monarchie, les plus riches de tous, la Nouvelle Bourgeoisie, qui fait des pieds et des mains pour s'obtenir les faveurs de l'élite, quelques Enfants de la Charité puis les Intouchables. On devine que ces derniers ne l'ont pas facile… Quelle micro-société !

Un jour, Victoire-Divine se porte à la défense d'une autre élève et, emportée, elle commet l'impair d'insulter Ezekiel Duplessis. L'équivalent du Roi ! Elle le regrette aussitôt mais il est trop tard. La jeune fille connaitra le sort des Intouchables. Ignorée puis rejetée, elle sera bientôt victime de moqueries puis de violences verbales et physiques. Certaines sont pénibles à lire, alors coeurs sensibles soyez prévenus.

Malgré toute l'originalité de l'intrigue, deux éléments m'ont un peu déplu. D'abord, la jeune fille elle-même ne m'a pas paru particulièrement sympathique. Bien sûr, j'avais pitié d'elle, je lui souhaitais de s'en sortir. Mais il y avait ce je-ne-sais-quoi de dur dans sa façon de juger son entourage et de s'exprimer (une indifférence puis une aggressivité contenue, cela bien avant qu'on ne commence à s'en prendre à elle). Ensuite, et c'est cela qui m'a beaucoup déçu, c'est l'absence d'intervention du personnel de l'école. Je veux bien croire que, dans la vraie vie, pas toutes les situations d'intimidation ne sont détectées puis gérées à temps. Toutefois, quelques unes dont est victime Ludivine auraient été diffiles à ignorer de la part des autorités, incluant une direction d'école à la merci financière des parents riches des pires cancres de l'école. Ici, aucun membre du personnel n'a rien vu, même quand tous les élèves ont crié à la jeune fille de dégager de la cantine, la bombardant de leur repas, ou bien quand on a déplacé tous ses effets personnels dans la salle de lavage, incluant son matelas ! Ça frôle l'invraisemblable mais, surtout, ça peut donner l'impression à des lecteurs (dont des parents inquiets) que les choses peuvent réellement se passer ainsi.

Heureusement, on sait d'avance que Victoire-Divine reprendra du poil de la bête. Une visite dérangeante mais surtout opportune de sa mère rappelle à la jeune fille qu'elle est forte, qu'elle ne doit pas se laisser faire. Incidemment, elle lève la tête et réplique : la guerre est déclarée. À suivre dans le prochain tome… Je ne connaissais pas du tout l'auteure Edith Kabuya et ce roman me pousse à vouloir lire ses autres bouquins. En terminant, mention spéciale à l'illustrateur de la page couverture, tous ces crayons jaunes tournés dans la direction d'un autre, de couleur rouge, le message est très clair.
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