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Critique de GODON


GODON
22 février 2015
J'ai relu La Métamorphose que j'avais découvert bien jeune et j'étais resté sur un souvenir d'effroi non analysé.
D'où vient le malaise suscité par cette nouvelle cauchemardesque?
Probablement le fait qu'on ne sait pas ce qui le crée.

Est- ce le ton du récit, froid et détaché comme une visite de médecin à l'hôpital?
Est-ce la répugnance panique à la vue de la vermine?
Est-ce la cruauté de la famille de la victime?
Est-ce La métamorphose elle-même et l'angoisse de la décrépitude?
Est- ce une sorte d'humour trop noir pour être supportable?

Il me semble maintenant que Kafka a décrit, peut-être consciemment, la pire terreur pour un être humain : la déshumanisation. Un absolu d'horreur difficilement pensable et supportable.

Grégoire perd d'abord son apparence, il doit se cacher.
Sa parole se brouille, devient incompréhensible, il ne parle plus.
Il se nourrit comme un animal, d'aliments avariés.
Ses mouvements deviennent insectes, il grimpe aux murs.
Les autres le rejettent, même sa soeur qui l'aimait.
Il n'a plus de sommeil, plus de rêves.
Finalement il n'aura pas une mort humaine, il crève.
Et pas de sépulture…

Gabriel Garcia Marquez, admirateur de la nouvelle, était me semble-t-il sur cette intuition, il a transposé l'idée dans Cent Ans de Solitude, il a inventé cette épouvante, l'enfant avec une queue de cochon.

Avait-t-on pensé ou décrit l'inhumain avant Kafka ? Ce véritable cauchemar de l'humanité.
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