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Critique de Alfaric


Je suis heureux que ce 12e et avant-dernier tome corrige le tir du manichéisme mis en scène dans le tome précédent... Alors oui Hasdrubal est toujours brutal et vicieux, et Syphax lâche et libidineux, ce qui permet à Scipion de manipuler l'un et l'autre en adoptant les tactiques et les stratégies qu'il a apprises d'Hannibal : nous sommes en 203 avant J.-C., et la bataille des Grandes Plaines est une victoire sans appel pour l'armée romaine... Massinissa est tout heureux de retrouver sa fiancée Sophonisbe, mais Rome le prive à la fois de sa vengeance et de son amour de toujours. Les retrouvailles sont courtes, houleuses, douloureuses, et se finissent tragiquement : une fois de plus, le mangaka traite avec tact, pudeur et humanité de la difficulté pour ne pas dire du calvaire d'être femme dans un monde où les hommes les considèrent comme des objets (une question d'une brûlante actualité au Japon où les machistes et les sexistes sont en guerre contre le mouvement #MeToo)...
Après lui avoir refusé tout soutien, le Sénat de Carthage appelle à l'aide Hannibal et le somme de rentrer d'Italie pour combattre Scipion en Afrique... Et c'est ainsi qu'il est de nouveau frappé par le deuil quand son jeune frère Magon préfère mourir en essayant de le rejoindre à temps que d'arriver trop tard pour l'épauler (un moment très émouvant où le mangaka se demande comment vivre à l'ombre d'une génie, surtout quand il s'agit d'un membre de sa propre famille). L'alliance avec Massinissa nouveau roi de la Numidie unifiée est de nouveau en question, et on entre dans un phase diplomatique avant qu'Hannibal ne décide de négocier la paix directement avec Rome : la rencontre entre les chefs de guerre carthaginois et romains est bien sûr iconique, bien scénarisée, bien dialoguée et bien mise en scène... le stratège carthaginois propose un statu quo ante, mais les Romains en bons impérialistes donc en bon suprématistes (suivez mon regard outre-atlantique) veulent un reddition sans condition car ils sont forts et les forts n'ont pas à négocier avec les faibles ! (des gros connards imbus d'eux-mêmes qui de toutes les manières n'ont jamais respecté les traités qu'ils ont signé quand ils avaient intérêts à les bafouer)
L'ultime affrontement est inévitable : c'est l'heure de Zama, et Hannibal abat ses dernières cartes !!!
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