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Critique de sandrine57


Depuis qu'il est arrivé dans son nouveau quartier, Big-Boss est de toutes les chicayas et très vite une antienne se répand parmi les chats : Big-Boss est un bagarreur plus fort que le Boss lui-même, il faut s'en méfier comme de la peste. On dit de lui qu'il vole dans les gamelles, qu'il frappe même les femelles. Bien loin de ce galimatias qui va jusqu'à affirmer qu'il engraisse ses amis pour mieux les dévorer plus tard, Big-Boss s'est attaché à Lucrèce, une cane qui a été bonne et qu'il protège de ceux qui ne voudraient en faire qu'une bouchée. La cane et Moustic le chaton savent bien que toutes ces rumeurs ne sont que des carabistouilles et que, tel un palimpseste qui se dévoile peu à peu, le gros matou cache sous des dehors de brutes épaisses, un coeur en or et la volonté d'aider son prochain. Mais dans la communauté ce discours croquignolesque ne prend pas et les chats ne se laissent aveugler ni par la poudre de Perlimpimpin, ni par la logorrhée élogieuse des amis de plus en plus nombreux de celui qui leur fait peur. Il faudra du temps pour que tous s'aperçoivent de la vraie nature de Big-Boss le magnifique.

Des chats, des bagarres, de l'humour et des bons sentiments pour un manga original puisqu'il s'éloigne des présentations souvent mignonnes et rose bonbon de nos amis félins. Ici, on vit dans la rue, on lutte tous les jours pour se nourrir, trouver un abri et rester maître de son territoire. Mais tout n'est pas sombre. Des amitiés se créent, on se protège, on s'entraide. Au côté de Big-Boss qui cache bien sa nature généreuse et attentionnée pour ne pas perdre sa réputation, la cane Lucrèce apporte la drôlerie, la naïveté et la bienveillance.
Un manga à lire pour s'immerger dans la vie des chats errants. C'est joyeux, vivant et ça ne coûte pas un pognon de dingue, alors pourquoi se priver ?
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