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Critique de April-the-seven


King's Game… La seule saga de Lumen qui me laisse perplexe, incapable de trancher si j'aime ce que je lis ou non. le tome 1 m'a filé les frissons, me tenant éveillée pendant de longues heures pour en connaître le fin mot. Et si je n'étais pas totalement convaincue, j'ai tout de même tenu à poursuivre, même si j'attendais vraiment l'auteur au tournant. Verdict : ce deuxième opus est en dessous, mais soulève de nombreuses questions, ce qui promet pour la suite.

Pour éviter les spoilers, je vous conseille de passer directement au prochain paragraphe. Dans King's Game Extreme, c'est le retour du côté de Nobuaki, seul survivant au dernier jeu du roi de son lycée. Sa classe a été intégralement décimée, et le jeune homme a changé d'école, la mort dans l'âme, ses amis défunts comme fantômes. Ce qu'il sait pertinemment, c'est que le jeu du roi va reprendre, car c'est ce qu'il a choisi à la fin du premier tome. Bien des mois après son intégration, les tueries recommencent, et Nobuaki, qui s'était échiné à ne pas trop s'attacher à ses camarades de classe, se retrouve en plein dans les projecteurs. En plus, l'une des élèves est la seule à ne pas s'émouvoir de la situation, et elle risque d'être le pire cauchemar de la classe tout entière.

Bien, bien bien. Je pressens déjà qu'énoncer mes ressentis va être compliqué, car malgré toutes les choses négatives que j'ai à dire sur cette histoire, je ne suis pas parvenue à me détacher du livre avant de l'avoir terminé. J'ai dû le lire en 3-4 heures tellement j'étais dedans. Il est vrai que je craignais aussi une fin brouillonne comme celle du premier opus.

Parlons personnages, pour commencer. Il y a beaucoup à dire à ce sujet. Il est facile de s'imaginer à quel point une telle situation peut engendrer la folie collective. Nobuaki Kanazawa nous en donne un très bon aperçu. Dans cet opus, les élèves redoublent de violence et de paranoïa. le lecteur assiste bel et bien à un phénomène d'hystérie qui s'étend à la classe tout entière. Les personnages en deviennent excessifs, et même très bizarres dans leur manière d'agir. La mort peut avoir différents effets sur eux : elle les amuse, les indiffère, ou engendre un sentiment de panique proche de la psychose. C'est franchement perturbant.

Nobuaki semble être le seul à garder les pieds sur terre. Il est héroïque, avec un sang-froid à toute épreuve, et n'hésite pas à se mettre en danger pour des gens qui – bien souvent – ne méritent pas son dévouement.

Natsuko, elle, se montre très manichéenne. On la découvre assez pot de colle au début, sirupeuse et extrêmement enjouée, puis de but en blanc et sans trop comprendre pourquoi, elle se transforme en abominable monstre. Je n'ai pas réussi à cerner ses motivations, à comprendre la finalité de ses agissements. Pour moi elle constitue une véritable énigme.

Ce qui me dérange, je crois, c'est que malgré tous mes efforts, les personnages m'ont laissée de marbre. Les morts ne m'ont fait ni chaud ni froid - sauf lorsqu'elles étaient particulièrement violentes et insoutenables. L'auteur a tendance à développer le vécu d'un personnage juste avant son décès, ce qui crée déjà une redondance dans le schéma ; ça m'a empêché de m'attacher tout à fait. Car finalement, ces gens-là sont presque des inconnus que je n'ai pas eu le temps d'apprivoiser et de comprendre.

Concernant les ordres du roi, eh bien je suis assez déçue. Dans le tome 1, l'auteur faisait peu à peu monter la tension, ici, j'ai juste eu l'impression d'avoir affaire à du réchauffé et de la surenchère inutile. Encore une fois, l'idée de départ est excellente, mais ça manque d'innovations. Il y a tellement de possibilités avec une intrigue comme celle-là ! Pour le coup, King's Game a pris du plomb dans l'aile.

De plus, au risque de me répéter : que font la police, les professeurs, les médias, les parents...? Comment peut-on imaginer que ces tueries de masse restent dans le secret et ne fassent aucun remous ? Comment est-il possible que le jeu du roi ne soit pas pris au sérieux ? Que les parents laissent leur enfant disparaître pendant plusieurs jours sans même prendre des nouvelles ? Encore une fois, King's Game n'est pas une série qui s'ancre dans la réalité, et il faut y être préparé, sinon ça peut vraiment devenir un frein.

À ce stade de ma chronique, vous devez vraiment avoir l'impression que je désosse le roman sans pitié. Mais en fait, c'est ça qui est curieux : avec tous les points négatifs que j'ai soulevés, j'ai quand même trouvé le moyen d'accrocher à ma lecture. Et même de la trouver addictive. Sans doute l'ambiance glauque et morbide… La fin donne carrément envie de dégobiller. C'est un étalage de violence et de scènes sanguinolentes. Les ordres gagnent en intensité, et l'originalité va crescendo, je ne peux pas le nier. Âmes sensibles s'abstenir, l'auteur ne fait pas dans la dentelle !

J'ai malheureusement trouvé les explications finales ampoulées, cousues de fil blanc. C'est comme si l'auteur avait trouvé cette excuse au dernier moment et l'avait enrobée derrière un tas de termes biologiques. Ces explications m'ont donc plus embrouillée qu'autre chose, et je ne pense pas avoir compris le fin mot de l'histoire... C'est dommage, parce que ces révélations, je les attendais depuis plus de 300 pages !

En résumé, King's Game Extreme n'est pas le thriller psychologique de l'année, les personnages ne sont pas très fouillés et l'auteur prend beaucoup de raccourcis, mais ce qui est étrange, c'est qu'il se lit à toute vitesse et on ne peut pas s'empêcher de vouloir enquiller sur la suite. Évidemment je continue l'aventure, car j'ai très envie d'approfondir un peu plus cet univers à suspens. Paraît-il que Origin, le tome 0 de la saga, vaut le détour ! Je ne peux donc pas m'arrêter en si bon chemin !

Lien : http://april-the-seven.weebl..
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