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Critique de Mero


L'homme aux couteaux est une bande dessinnée saisissante de réalisme qui nous plonge dans le Paris de la Belle Epoque. Elle nous raconte l'histoire tirée d'un fait divers qui fut relaté par les journaux de l'époque au tout début du 20ème siècle. Dans le premier tome, La fille de Paname, nous découvrons le parcours d'Amélie Élie, une tapineuse qui a été au coeur de cette affaire tumultueuse. La jolie blonde possède un caractère bien trempé, elle ne rêve pas de trimer à l'usine toute sa vie pour remplir sa gamelle ni d'élever des marmots. Son rêve c'est de devenir actrice et de tourner le dos à une vie qui la condamne déjà pour le restant de ses jours. Malheureusement, ses rêves s'évanouissent en illusions lorsqu'elle est confrontée à la dureté de la vie en ce temps, et la belle capitale n'a qu'un bout de trottoir à lui offrir pour vendre ses charmes auprès des clients. Sa vie déchante, Paris l'a détruite en faisant d'elle une jeune proie naïve jusqu'au jour où elle fait la rencontre d'un maquereau qui viendra tout bouleverser.

Je dois dire pour ma part que l'ambiance de la Belle Epoque est restituée à merveille, c'est très fidèle à l'image des faubourgs parisiens avec ces petits bals populaires, ces voyous aux longs couteaux, ces filles de joie aux formes généreuses et ces balades sur les quais de Seine. Laurent Galandon nous offre un récit fort bien documenté qui nous enrichit et ne cesse pas de nous étonner au fur et à mesure de la lecture. le point d'orgue est atteint grâce à ce langage argotique très imagé et fleuri qui a gravé à jamais l'identité des Parisiens dans l'imaginaire collectif. Ce phrasé sans nulle autre pareil, ce Paname d'autrefois. L'excellente idée du dessinateur est d'avoir usé d'un système de chapitrage sous forme de titre de presse, avec ces Unes de l'époque qui confèrent à l'oeuvre un cachet de la plus pure authenticité.

L'intrigue est bien menée, je ne suis pas un admirateur du style policier en général mais je me suis laissé prendre par celle ci. le dessin de Kas sublime le tout, c'est son trait qui donne toutes les couleurs à cette fresque historique et nous fait revivre pour quelques instants les prémices du 20ème siècle. On ne pouvait s'attendre à mieux de la part des éditions Signé, qui nous comme à son habitude l'eau à la bouche avec un album qui allie savamment l'histoire à l'esthétisme.
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