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Critique de bgbg


bgbg
07 novembre 2014
Esprit d'hiver, par Laura Kasischke. On est en Amérique, dans le Midwest (État de Michigan), Holly et Éric sont un couple ordinaire appartenant à la classe moyenne, Holly porte un gène qui l'expose au cancer du sein, dont sont déjà mortes sa mère et sa soeur, et à ce titre a subi une ablation préventive des seins et des ovaires. Holly et Éric ont adopté un bébé en Russie, une fille, Tatiana, qui a quinze ans à ce jour. Holly qui, ce matin de Noël, attend des invités, est assaillie par une révélation soudaine et des questions sur tout un tas d'épisodes étranges, la mort accidentelle d'un chat, le vol de son carnet de poèmes, la glissade sur du verglas de sa femme de ménage, des CD tous rayés, du papier peint décollé, le rejet de tante Rose devenue aphasique, le calvaire d'une poule persécutée par ses congénères, l'accident de la fille de sa collègue de bureau après une brimade, et je ne vous passe rien des maléfices qui semblent poursuivre cette famille. L'ambiance est à l'angoisse et au suspense, et c'est peu dire. Une tempête de neige s'invite, qui ajoute aux difficultés de communication, dans tous les sens du terme. À cause de cela, d'ailleurs, les invités, bloqués par les congères, se décommandent et Holly se retrouve seule avec Tatiana.
L'atmosphère ne se détend pas, Tatiana adopte des attitudes étranges, elle se replie sur elle-même, se révolte et sa mère ne sait comment s'y prendre. le huis-clos devient étouffant, annonçant un désastre. Holly revient sans cesse sur ce qui s'est passé en Russie avec les infirmières de l'orphelinat, et finit, avec l'aide de sa fille, comme possédée par un démon, par comprendre et démêler l'intrigue, tandis que survient le dénouement tragique de cette journée infernale.
Laura Kasischke manie bien son intrigue, même si ses ficelles, parfois subtiles, parfois grosses, oscillent entre oppression dérangeante, ambiguïtés et fausses pistes, maîtrise des indices, exploration des affres de la conscience et de la communication entre les êtres.
On peut être saisi par le roman, son déroulement inquiétant, on peut aussi garder une distance critique, d'autant que le style, simple, direct, sans aspérités, ne retient pas spécialement à la lecture.
On saura gré à l'auteur de nous éclairer sur des points qui tournent autour de l'adoption, à l'étranger en particulier, et de la relation entre une mère et sa fille adolescente. Que celle-ci soit adoptée, que la mère soit fragile et possessive, et que la jeune fille, dépositaire d'un secret explosif, soit –normalement – rebelle, ajoute des complexités dont Laura Kasischke se sort avec un certain brio.
J'ai toutefois préféré « Les Revenants » à ce dernier opus.
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