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Critique de LireEnBulles


Smokin' Parade et la troisième oeuvre commune de la scénariste Jinsei Kataoka et du dessinateur Kazuma Kodo créateurs du manga Deadman Wonderland datant de 2007 et parut aux Éditions Kana. Mais cette collaboration entre ces deux noms du manga a commencé en 2005 avec Eureka Seven.

Smokin' Parade a été lancé dans le magazine Shounen Ace et est toujours en cours de publication au Japon qui va entamer son quatrième tome en fin de mois. L'histoire de cet univers ultra-violent débute le jour du quinzième anniversaire de Yôkô Kakujô, un jeune adolescent dont sa seule famille est sa soeur. Depuis tous petits, ces deux êtres ne peuvent compter que sur l'un et l'autre, puisque pour une raison que l'on ignore encore ils n'ont pas de parents. Sa soeur, Mirai, a récemment bénéficié d'une greffe des deux jambes par une organisation nommée Amenotori, anciennement connue pour être une société pharmaceutique. Mais depuis une dizaine d'années, celle-ci s'est démarquée par la mise au point d'un traitement révolutionnaire qui agit sur la régénération des cellules mortes dans le corps humain, ce qui permet – selon eux – de voir un membre perdu repousser. Heureuse de pouvoir enfin marcher et de ne plus être un fardeau pour son frère, Mirai décide de lui organiser une fête surprise. Même si elle n'est pas un fin cordon-bleu elle y met du sien. Seulement, une tragédie inexpliquée va venir troubler le jour de fête et changer la vie de Yôkô à jamais. Arrivé chez lui, le jeune homme découvre une macabre mise en scène où l'instigateur n'est autre que sa soeur. Mais comment cela a-t-il pu arriver ?

Dans ce premier tome, on découvre les prémices de ce qui s'annonce être une violente guerre entre deux factions différentes, les Jackalope et ceux de l'organisation Amenotori. Les Jackalope sont des sortes de démons mercenaires en charge de l'élimination des créatures monstrueuses – appelées spider – qui interviennent de plus en plus souvent au sein de ce Japon en proie au désarroi. Dès les premières pages on découvre un univers sale, sombre, glauque et violent (j'insiste, oui). Dans ce milieu, le personnage de Yôkô semble être le seul avec une vraie justice morale, certes qu'il s'est lui-même créé étant petit, mais qu'il respectera toujours quitte à mettre sa vie en danger.

Si le scénario commence bien il part assez vite dans tous les sens et donne une impression de violence gratuite prétexte à voir les mercenaires exhiber (eux-même des monstres) leurs armes (trafiquées et incorporées à leurs corps) de prédilection. Les Jackalope au nombre de quatre sur le terrain, et un membre à la base. Ce dernier répond au surnom de Doc et arbore la double casquette de docteur et technicien en chef. Il se démarque par sont apparence plutôt androgyne, dont sa personnalité est mise en avant par ses allusions sexuelles. Cependant, on sent qu'il est quelqu'un doué et intelligent dans ce qu'il fait, à savoir la science. Dans son travail, il est accompagné par un petit robot, sort de R2D2, qui lui n'a pas sa langue dans… sa poche de métal ( ?) puisqu'il n'hésite pas à le remettre à sa place. le reste de l'équipe fait penser à une sorte de Suicide Squad de chez DC Comics, avec le chef et tête brûlée Akuta, la sensuelle Midari, sa groupie Matsugo, et enfin un dernier membre dont ne sait pas encore son nom et qui est plutôt en retrait pour le moment.

Dans cet amas de violence il existe cependant des moments assez philosophiques, je dirais, notamment grâce au sens moral et les valeurs que prône Yôkô. Régi par son propre règlement interne qu'il a appelé » le règlement intérieur de la famille Kakujo ». Avec sa droiture, son esprit cartésien et sa fidélité à l'amour qu'il porte envers sa soeur, il va alors décider d'intégrer les Jackopole afin de trouver les véritables responsables de la mort de sa soeur. Si ce fil scénaristique a été vu et revu dans les mangas à maintes reprises, celui de Smokin' Parade touche la corde très sensible des liens indéfectibles entre un frère et une soeur, et cela sonne plutôt juste. Dans ce flot de personnages, il est certainement celui qui se démarque le plus même si Doc et la chef des Amenotori ont de fortes chances de devenir des personnages centraux dans la suite. Seul petit bémol avec le personnage de Akuta qui même si les auteures semblent vouloir en faire un casse-cou, il ne dégage pas encore assez de prestance pour de démarquer. Je l'ai trouvé assez insipide, sans saveur, mais je ne perds pas espoir de le voir dévoiler d'autres facettes de sa personnalité puisque de minimes scènes de flashbacks faisant la lumière ce de très brefs moments de son passé.

On notera également les différentes personnalités qui viennent s'entrechoquer et provoquer des remous au sein de l'équipe ce qui donnera, sans aucun doute, des rebondissements dans le futur. J'ai apprécié aussi le fait qu'il y a une certaine dose de science dans le lot puisque l'on parle des progrès de la médecine entre autres, et cela apporte une dimension mature au récit qui pour le moment ne faisait que dans le violent. Maintenant reste à espérer que tous ces points soient développés de manière construite, ce qui ferait de Smokin' Parade un manga très intéressant à suivre à long terme.

La partie graphique de Kazuma Kondou est très dynamique, violente, malsaine mais très bien exécutée. Les scènes d'action et de combat sont mises en valeur de façon à ce que le lecteur ressente la violence des actes. Les membres qui volent un peu partout, les plans sur les visages sous le coup de l'adrénaline. le découpage des planches vient mettre en avant tous ces aspects et jouer le rôle de podium d'exposition à ces bêtes de foires. En effet, avec ces monstres grandiloquents aux membres extensibles ressemblant à des pattes d'araignées et aux têtes de grosses peluches de fête foraine, les dessins dégagent de multiples sentiments. C'est malsain, beau et dérangeant. le charadesign est dans la lignée de ce que le mangaka nous avait offert dans Deadman Wonderland, et son trait est facilement reconnaissable. On trouvera d'ailleurs quelques similitudes dans les expressions entre les personnages des deux titres. Je regrette tout de même cette pratique du fan service avec les mises en avant des poitrines exagérément prépondérantes des personnages féminins, qui peuvent lasser.

En conclusion, le premier tome de Smokin' Parade arrive à embarquer le lecteur dans un univers prometteur mais un brin répétitif dans ses actions. Pour autant, le scénario reste bon et semble se diriger vers une grande mise en abyme des pratiques douteuses des marchés pharmaceutique avec pourquoi pas une dénonciation politique dans le lot. En tout cas, cela pourrait apporter une saveur toute autre au manga. Et dans cet écho de bonne foi, je salue les révélations de fin de tome qui relance l'intérêt du lecteur qui aurait pu être quelque peu déçu par cette lecture un peu trop prévisible sur certains points. Mais de manière globale le titre reste bon, mais nul doute que les lecteur de Deadman Wonderland en attendront un peu plus pour la suite de ce nouveau titre du duo Kataoka et Kondou.
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